(RSF/IFEX) – RSF est préoccupée par les menaces et actes d’intimidation dont est l’objet Marielos Monzon, du quotidien « Prensa Libre ». « Nous vous demandons que toute la lumière soit faite sur les incidents dénoncés par la journaliste afin que leurs auteurs ne restent pas impunis », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF, dans deux lettres […]
(RSF/IFEX) – RSF est préoccupée par les menaces et actes d’intimidation dont est l’objet Marielos Monzon, du quotidien « Prensa Libre ». « Nous vous demandons que toute la lumière soit faite sur les incidents dénoncés par la journaliste afin que leurs auteurs ne restent pas impunis », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF, dans deux lettres adressées au procureur général, Carlos David de Leon Argueta, et au ministre de l’Intérieur, José Adolfo Reyes Calderon. « Les violations des droits de l’homme au Guatemala restent un sujet dangereux pour les journalistes. En avril 2002, un journaliste qui enquêtait sur ce thème avait dû quitter le pays après avoir été victime d’une tentative d’enlèvement », a rappelé l’organisation.
Selon Monzon, collaboratrice du quotidien « Prensa Libre », des inconnus se sont introduits à son domicile de Guatemala City, le 2 mars 2003. Ils ont fouillé ses deux véhicules mais n’ont volé que des éléments d’autoradios alors que les clefs étaient sur l’un des véhicules. Contactée par RSF, la journaliste a expliqué avoir reçu au total 26 appels téléphoniques de menaces au cours des derniers jours, avant et après l’incident, dans lesquels des inconnus lui demandaient de ne pas « trahir » la patrie. Deux personnes venues lui témoigner leur solidarité ont à leur tour reçu des appels leur ordonnant de ne pas soutenir la journaliste. Les auteurs des appels précisaient connaître leurs déplacements.
Le 25 février dernier, Monzon avait dénoncé dans sa rubrique hebdomadaire les exactions commises par l’armée contre les populations civiles au début des années 1980, pendant la guerre civile (1960-1996). En janvier et février, elle avait également publié une série d’articles sur les disparitions de familles entières et l’adoption d’enfants de disparus à la même époque.
Monzon souligne qu’elle reçoit des menaces depuis juin 2002. Le 7 juin, son nom figurait aux côtés de ceux de trois autres journalistes connus pour leur engagement en faveur des droits de l’homme et sept membres d’organisations de défense des droits de l’homme, dans un communiqué d’un mystérieux groupe dénommé « Les vrais Guatémaltèques » qui menaçaient de les « exterminer » (consulter l’alerte de l’IFEX du 12 juin 2002). Les semaines suivantes, des inconnus s’étaient introduits une première fois au domicile de la journaliste et avaient enlevé son chien. Ils avaient ensuite appelé Monzon pour l’avertir que ses enfants pourraient subir le même sort. Celle-ci a alors décidé de faire sortir ses enfants du pays pendant plusieurs mois. Son chien n’est jamais réapparu.
Le 17 avril, David Herrera, journaliste indépendant, a quitté le Guatemala pour le Mexique après avoir été brièvement enlevé par un groupe d’hommes armés la semaine précédente. Ces derniers étaient montés à bord de sa voiture en exigeant qu’il leur remette les notes de son enquête sur un cimetière clandestin de victimes de la répression militaire à l’époque de la guerre civile. Herrera avait pu échapper à ses agresseurs en sautant du véhicule en marche (consulter des alertes des 24 et 12 avril 2002).