Les forces de sécurité vénézuéliennes ont recouru de manière illégale à la force afin de réprimer des manifestations antigouvernementales, en passant violemment à tabac des manifestants non armés et en tirant sur eux à bout portant, a indiqué Human Rights Watch dans un rapport publié le 5 mai 2014.
Les forces de sécurité vénézuéliennes ont recouru de manière illégale à la force afin de réprimer des manifestations antigouvernementales, en passant violemment à tabac des manifestants non armés et en tirant sur eux à bout portant, a indiqué Human Rights Watch dans un rapport publié aujourd’hui. Les forces de sécurité ont également soumis des détenus à de graves sévices physiques et psychologiques, y compris dans certains cas la torture, tandis que les autorités judiciaires ont omis de garantir le droit des détenus à des procès équitables.
Le rapport de 103 pages, intitulé « Punished for Protesting: Rights Violations in Venezuela’s Streets, Detention Centers, and Justice System » (« Punis pour protester : Violations de droits dans les rues, dans les centres de détention et dans les tribunaux au Venezuela »), documente 45 cas concernant plus de 150 victimes, dans lesquels les forces de sécurité ont violé les droits des manifestants et d’autres personnes se trouvant à proximité des manifestations. Les forces de sécurité ont également permis à des bandes armées de partisans du gouvernement d’attaquer des civils non armés, et dans certains cas se sont ouvertement jointes à ces bandes lors de telles agressions.
« L’ampleur des violations des droits que nous avons documentées au Venezuela ainsi que la collaboration des forces de sécurité avec certaines autorités judiciaires montrent qu’il ne s’agit pas d’incidents isolés ou d’agissements de quelques brebis galeuses », a déclaré José Miguel Vivanco, directeur de la divison Amériques à Human Rights Watch. « Ces actions s’inscrivent plutôt dans le cadre d’une tendance alarmante qui reflète la pire situation des droits humains observée au Venezuela depuis plusieurs années. »
Human Rights Watch a mené son enquête en mars 2014, à Caracas ainsi que dans les États de Carabobo, de Lara et de Miranda, recueillant les témoignages de nombreuses victimes d’abus, de leurs familles, de témoins, de professionnels de la santé, de journalistes, d’avocats, et de défenseurs des droits humains. Human Rights Watch a également examiné de nombreuse preuves matérielles, y compris des photographies, des vidéos, des rapports médicaux, des décisions judiciaires, des rapports gouvernementaux ainsi que des déclarations officielles au sujet des manifestations et des actions des forces de sécurité.
Le gouvernement vénézuélien devrait selon Human Rights Watch accepter les demandes de trois experts des Nations Unies – le Rapporteur spécial sur la torture et les traitements cruels, inhumains ou dégradants, le Rapporteur spécial sur le droit à la liberté de réunion et d’association, ainsi que le Rapporteur spécial sur l’indépendance des magistrats et avocats – de visiter le pays. Le gouvernement devrait également inviter le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire à se rendre dans le pays.
La communauté internationale – et en particulier l’Union des nations sud-américaines (UNASUR) – devrait selon José Miguel Vivanco « condamner avec force les violations documentées par Human Rights Watch, et presser le gouvernement du président Nicolas Maduro d’y mettre fin, de relâcher les personnes détenues à tort, et de traduire en justice les agents de sécurité de l’État et les membres de bandes armés ayant attaqué des manifestants non armés ».
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