(PEN International/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse du Comité des Écrivains en Prison (WiPC), daté du 17 février 2009: WiPC lance la campagne « La liberté d’écrire dans les Amériques » 17 février 2009 Le comité des écrivains en prison de PEN International (WiPC) lance aujourd’hui une campagne pour promouvoir la liberté d’expression et la liberté […]
(PEN International/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse du Comité des Écrivains en Prison (WiPC), daté du 17 février 2009:
WiPC lance la campagne « La liberté d’écrire dans les Amériques »
17 février 2009
Le comité des écrivains en prison de PEN International (WiPC) lance aujourd’hui une campagne pour promouvoir la liberté d’expression et la liberté d’écrire dans les Amériques, devant se dérouler pendant toute l’année 2009.
La liberté d’écrire dans les Amériques vise à souligner la persécution des écrivains et des journalistes et la question de l’impunité dans la région, à offrir un soutien direct aux collègues en difficulté et à faire prendre conscience des tendances de répression et de censure menaçant les droits des écrivains.
Entre janvier 2004 et décembre 2008, 37 écrivains et journalistes [1] de la presse écrite ont été assassinés en Amérique Latine tandis que quatre autres ont brutalement disparu. Les chiffres du WiPC pour la seule année 2008 indiquent un total de 191 attaques contre des écrivains et des journalistes, dont seules sept n’ont pas été commises en Amérique Latine. On dénombre sept meurtres et une disparition brutale (tous au Mexique), 30 emprisonnements (25 à Cuba), 44 agressions physiques, 35 menaces de mort et 35 autres types de menace ou de harcèlement.
Il est clair que ces écrivains étaient bien souvent visés pour leurs écrits. Il est aussi arrivé que leurs critiques des autorités ou de gangs de criminels fassent craindre que les meurtres et les attaques soient associés à leurs travaux. Dans de très rares cas, les coupables ont été poursuivis.
Si cette situation peut sembler effrayante, le WiPC tire son inspiration du fait qu’au fil des décennies, il a lancé avec succès des campagnes au nom des écrivains dans les Amériques comme Maria Elena Cruz Varela (Cuba), Myrna Mack Chang (Guatemala), Brigadier General José Gallardo Rodríguez (Mexique), Yehude Simon Munaro (Pérou) et Lydia Cacho (Mexique).
PEN a par exemple apporté un soutien direct à Yehude Simon Munaro, écrivain et homme politique emprisonné entre 1992 et 2000 sur accusation mensongère de terrorisme. Après sa libération, Munaro a écrit à PEN International : « La vie d’un prisonnier est difficile et désespérée, encore plus quand la victime est innocente. Je ne sais pas ce que j’aurais fait sans votre solidarité océanique. » Munaro est devenu Premier ministre du Pérou en octobre 2008.
Lydia Cacho, auteur récompensé et journaliste d’investigation, a été arrêtée illégalement, détenue et mal traitée à la suite de la publication de son livre sur la pornographie infantile au Mexique en 2005, avant de faire l’objet de poursuites pénales en diffamation pendant une année. Elle a reconnu l’importance du soutien du PEN dans un discours lors d’une réception organisée par PEN Amérique en 2007 : « Je pense que toutes ces personnes, notamment la plupart d’entre vous ici ce soir, m’ont sauvé la vie en écrivant des lettres, en étant présents, en appelant ou même juste en pensant ou souhaitant que je sois en vie. »
C’est dans ce même esprit de solidarité que le WiPC lance « La liberté d’écrire dans les Amériques. »
Les principaux pays ciblés par la campagne seront le Mexique, Cuba et le Venezuela, mais les évolutions au Pérou, en Colombie et au Nicaragua seront également étroitement surveillées. Ces pays ont été sélectionnés en fonction du nombre d’attaques et de la gravité des persécutions à l’encontre des écrivains ces dernières années. Les intérêts des centres PEN dans les Amériques et dans le monde entier ont été identifiés lors d’un processus de consultation réalisé en 2008.
« La liberté d’écrire dans les Amériques » reposera principalement sur l’Internet et le courrier électronique et fournira des suggestions d’actions et autres supports en espagnol et en anglais à l’adresse http://www.internationalpen.org.uk/go/freedom-of-expression/campaigns . Le site Internet sera régulièrement mis à jour avec de nouvelles informations et des outils dédiés aux campagnes.
Vingt-neuf centres PEN dans le monde ont déjà rejoint « La liberté d’écrire dans les Amériques » et plus encore devraient nous rejoindre. Nous espérons également accueillir d’autres organisations et d’autres personnes du monde entier dans le cadre de la campagne.
Pour plus d’informations, veuillez consulter les pages de la campagne La liberté d’écrire dans les Amériques à l’adresse http://www.internationalpen.org.uk/go/freedom-of-expression/campaigns. Si vous souhaitez recevoir des mises à jour sur la campagne par courrier électronique ou si vous avez des questions, veuillez contacter Tamsin Mitchell, chercheur WiPC pour les Amériques, à l’adresse tamsin.mitchell@internationalpen.org.uk