Ngota Ngota Germain, directeur de publication de l'hebdomadaire "Cameroun Express", avait été détenu à la prison depuis le 10 mars 2010.
(RSF/IFEX) – Le 22 avril 2010 – Reporters sans frontières exprime sa tristesse et sa colère suite au décès dans la nuit du 21 au 22 avril de Ngota Ngota Germain, directeur de publication de l’hebdomadaire « Cameroun Express », détenu depuis le 10 mars 2010 à la prison de Kondengui, à Yaoundé.
« Les autorités pénitentiaires savaient que mon mari souffrait d’asthme et d’hypertension. Elles ne lui ont jamais fourni les médicaments nécessaires pour qu’il se soigne. C’est ma famille, déjà en grande difficulté financière, qui devait assumer les dépenses pour la nourriture et les médicaments », a confié Ngo’o Georgette, sa femme, à Reporters sans frontières.
« Nous avions déjà fait part de notre inquiétude aux autorités camerounaises concernant l’état de santé de Ngota Ngota Germain et de ses deux confrères, Serge Sabouang et Robert Mintya. Nous leur demandons aujourd’hui de faire toute la lumière sur les circonstances de ce décès et de faire en sorte que les collègues du défunt, extrêmement fragiles physiquement et psychologiquement, ne soient pas victimes à leur tour des mauvaises conditions de détention », a déclaré l’organisation.
Les trois directeurs de publication ont été placés, dès leur arrivée, dans des cellules collectives de trente personnes, dépourvues de lits et de sanitaires. « Lors de mes visites, j’ai pu constater que les conditions de détention de mon mari et de ses collègues étaient déplorables », a commenté Ngo’o Georgette.
Reporters sans frontières demande la libération de Serge Sabouang et Robert Mintya, injustement placés en détention provisoire. « Ils doivent pouvoir être libres dans l’attente de leur procès », a affirmé l’organisation.
Dans cette affaire, le présumé coupable, Simon Hervé Ngo’o, est actuellement en fuite. Ngota Ngota Germain, directeur de publication de l’hebdomadaire « Cameroun Express », Serge Sabouang, directeur de publication du bimensuel « La Nation » et Robert Mintya directeur de publication de l’hebdomadaire « Le Devoir » ont quant à eux été placés en détention provisoire le 10 mars 2010.