Une rafle militaire a été effectuée à un monastère après la diffusion d'informations et de photos hors du Tibet.
(RSF/IFEX) – Le 1er septembre 2012, les autorités chinoises ont effectué une rafle au monastère de Zilkar, dans la préfecture de Yushu (est du Tibet), à l’issue de laquelle quatre moines ont été arrêtés et placés en détention. Ce raid militaire ciblé intervient après la diffusion d’informations et de photos hors du Tibet. Un moine qui photographiait l’opération policière a également été arrêté.
Reporters sans frontières condamne la répétition des arrestations de moines tibétains qui essayent d’informer la communauté internationale sur la répression dont ils font l’objet. Les autorités chinoises doivent cesser leur politique de « blackout » de l’information au Tibet et respecter leurs obligations internationales en matière des droits de l’homme. Les régions tibétaines demeurent des zones de non droit, et les Tibétains continuent d’être la cible d’un traitement disciminatoire.
Les conditions de détentions des moines tibétains restent inconnues. L’organisation s’inquiète tout particulièrement pour leur état de santé, fragile : deux d’entre eux seraient paralysés et l’un souffrirait d’une maladie rénale.
Le 1er septembre, à 10 heures du matin, une soixantaine de véhicules des forces armées de sécurité chinoises, ont débarqué au monastère de Zilkar. Des ordinateurs, les DVD, les documents et les photos se trouvant dans les chambres des moines du monastère ont été saisis. Les forces de sécurité ont ensuite procédé à l’arrestation de quatre moines, Lobsang Jinpa, Tsultri Kalsang, Ngawang Monlam, Tsewang Pema, accusés d’avoir diffusé des informations et des photos d’immolations de deux moines tibétains, s’immolant en juin 2012, après le placement en détention de cinq autres moines. Selon les sources locales, ils sont aussi accusés de détenir des photos du Dalaï Lama en exil. Un autre moine, Sonam Sherab, a lui aussi été arrêté alors qu’il filmait la rafle.
La pression autour du monastère s’est renforcée : L’électricité et les connections téléphoniques sont toujours coupées.
Depuis plusieurs mois les autorités multiplient à des arrestations et des saisies de supports d’information. Le 18 juin 2012, le moine Yonten Gyatso a été condamné à sept ans de prison pour avoir diffusé des informations concernant la situation au Tibet. En février 2012, trois autres moines tibétains, Sonam Gewa, Lobsang Samtem et Lobsang Nyima, avaient subi le même sort pour des accusations similaires.
La Chine figure à la 174ème place, sur 179 pays, dans le classement mondial 2011-2012 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières et fait partie de la liste des pays « Ennemis d’Internet » établie en 2012 par l’organisation.