Plusieurs journalistes et blogueurs ont été convoqués par des Gardiens de la Révolution et le ministère des Renseignements.
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières condamne fermement l’arrestation de Taghi Rahmani, journaliste indépendant et fervent défenseur de la liberté d’expression, le 9 février 2011, à Téhéran. À la veille de l’appel à manifester le 14 février, lancé par des opposants iraniens pour soutenir les peuples égyptien et tunisien, plusieurs journalistes et blogueurs ont été convoqués par des Gardiens de la Révolution et le ministère des Renseignements dans le pays.
« Nous condamnons fermement l’acharnement des autorités envers les journalistes. L’Iran est l’un des pays les plus répressifs au monde en matière de liberté de la presse. Sur ordre direct de l’ayatollah Khamenei, le Guide suprême, le gouvernement de Mahmoud Ahmadinejad a instrumentalisé les institutions judiciaires pour arrêter arbitrairement les professionnels des médias. Taghi Rahmani a été arrêté sans mandat d’arrêt et sans qu’aucune charge pèse contre lui. Nous exigeons sa libération immédiate et sans conditions », a déclaré Jean-François Julliard, secrétaire général de Reporters sans frontières.
Taghi Rahmani a été arrêté le 9 février à son domicile par des hommes en civil. Il a été transféré vers un lieu inconnu, alors que son épouse, la journaliste Narges Mohammadi, porte-parole du Centre des défenseurs des droits de l’homme et collaboratrice du prix Nobel de la paix, Shirin Ebadi, qui avait été arrêtée à son domicile dans la soirée du 10 juin 2010, est tombée gravement malade depuis sa libération, le 2 juillet 2010.
Depuis 1981, Taghi Rahmani a travaillé pour plusieurs rédactions et la plupart de ses collaborations se sont soldées par des arrestations. Il a été poursuivi pour ses activités journalistiques avec les médias clandestins comme « Pishtazan », le journal « Movahed », et les journaux légaux comme « Iran-e-Farda » et l’hebdomadaire « Omid Zanjan ». Il a passé plus de seize années dans les prisons iraniennes.
Avec 30 journalistes derrière les barreaux, l’Iran reste la plus grande prison du monde pour les journalistes.