Sattar Beheshti, un activiste politique qui a été arrêté pour "action contre la sécurité nationale", est probablement mort sous la torture lors d'un interrogatoire à Téhéran, en Iran.
MISE À JOUR : La famille de Sattar Beheshti ainsi que l’un de ses codétenus ont été victimes d’harcèlement suite à leur participation dans l’enquête sur la mort du blogueur.
(RSF/IFEX) – 8 novembre 2012 – Reporters sans frontières est profondément choquée d’apprendre le décès du net-citoyen Sattar Beheshti, dont la mort remonterait au 6 novembre 2012, six jours après son arrestation et son placement en détention à Téhéran. Sa famille a eu connaissance de cette tragique nouvelle le jour même, dans un message adressé à sa mère lui demandant de venir récupérer le corps le lendemain matin. Sattar Beheshti aurait succombé aux actes de torture infligés en détention par ses interrogateurs.
Reporters sans frontières exige des autorités iraniennes que toute la lumière soit faite sur les circonstances exactes de la mort du net-citoyen Sattar Beheshi et enjoint la communauté internationale à ne pas laisser ce crime impuni.
« Le régime de Téhéran est un exemple criant du triomphe de l’impunité. Jusqu’à aujourd’hui, aucun responsable de la mort en détention de journalistes ou de net-citoyens n’a eu à rendre de compte à la justice. Nous demandons à ce que le rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits de l’homme dans le pays, Ahmed Shaheed, soit autorisé à entrer sur le territoire de la République islamique d’Iran et qu’il puisse mener une enquête indépendante sur ce décès et sur d’autres affaires similaires », a déclaré l’organisation.
Sattar Beheshti, ouvrier de 35 ans et activiste politique, avait été arrêté, le 30 octobre 2012, à son domicile par la cyberpolice iranienne, la FTA (police de la production et des échanges de données), avant d’être transféré vers un lieu inconnu pour « action contre la sécurité nationale sur les réseaux sociaux et Facebook ». Les forces de sécurité ont confisqué son ordinateur. Connu de la police, Sattar Beheshti avait déjà été arrêté lors des émeutes étudiantes de 2002.
Selon les informations recueillies par l’organisation, la famille aurait subi des pressions pour autoriser l’inhumation précipitée du corps et aurait fait l’objet de menaces afin qu’elle ne communique pas l’information aux médias.