Ghislaine Dupont et Claude Verlon, journalistes de Radio France Internationale, ont été abattus le 2 novembre à la sortie d’une interview à Kidal.
« L’exécution sommaire des deux journalistes de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, est un acte innommable et révoltant, déclare Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières. Que des journalistes qui ont le courage de couvrir une zone comme la région de Kidal se retrouvent abattus froidement à la sortie d’une interview, ça ne suscite pas seulement l’indignation, mais un profond dégoût. »
« Nous sommes extraordinairement tristes pour eux, peinés pour leurs familles et leurs consoeurs et confrères de RFI, et inquiets pour les habitants du massif des Ifoghas dont la situation mérite d’être couverte. Nous condamnons avec la dernière énergie ce double assassinat qui montre malheureusement l’état de non droit qui règne encore dans le nord du Mali. Cet assassinat est non seulement un acte criminel mais un acte terroriste, destiné à intimider les regards extérieurs », a déclaré RSF.
Les deux envoyés spéciaux de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, ont été abattus ce 2 novembre à une dizaine de kilomètres du centre de Kidal peu après avoir été enlevés. En 2002, le journaliste du Wall Street Journal Daniel Pearl avait été décapité après une longue période de détention. En 2004, c’est un journaliste italien, Enzo Baldoni, qui avait été exécuté après avoir été enlevé en Irak.
Le double assassinat d’aujourd’hui est un nouvel exemple, terriblement malheureux, de la violence de plus en plus forte à l’encontre des journalistes. En 2012, 88 journalistes ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions. Jamais depuis sa première publication en 1995 le bilan annuel établi par Reporters sans frontières n’avait été aussi grave. Dans le monde, 45 journalistes ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions depuis le début de l’année 2013. Quatre journalistes français ont été tués en Syrie depuis le début de l’insurrection en mars 2011.
Le Mali est situé à la 99ème place du classement mondial de la liberté de la presse 2013 (soit une chute de 74 places en comparaison du classement 2012).