A la lumière des attaques contre les manifestants et les journalistes couvrant des questions de l’esclavage, y compris des cas d’autocensure, au cours des cinq dernières années, la MFWA demande à la Mauritanie de reformer sa position sur les droits de la libre expression
Cet article a été initialement publié sur mfwa.org le 2 décembre 2015.
La Fondation Pour les Médias en Afrique de l’Ouest (MFWA) rejoint le monde a commémoré la Journée Mondiale contre l’Abolition d’esclavage, le 2 décembre. Afin d’abolir la pratique de l’esclavage, la MFWA demande à la Mauritanie d’accueillir des acteurs de la société civile, y compris les journalistes, de les sensibiliser sur l’esclavage comme une institution illégale et déshumanisante.
Dans son message pour marquer cette journée, le Secrétaire générale de l’ONU Ban Ki-moon a appelé à la mise en œuvre des 2030 Objectifs de développement durable (ODD), affirmant qu’il servira comme plan d’action pour éradiquer les causes profondes de l’esclavage. Les 17 Objectifs de l’ODD et les 169 cibles dirigent les états à prendre des mesures immédiates et efficaces pour mettre fin à l’esclavage moderne et pour assurer l’accès à l’information et la protection des libertés fondamentales parmi d’autres étapes. Les ODD sont « intégré et indivisible » et soutiennent le fait bien établi que la liberté de la presse, fournisseur principal d’information, garantit la protection des autres libertés fondamentales comme la liberté absolue de l’esclavage.
L’esclavage moderne se constitue en plusieurs formes, allant de travail forcé, le travail des enfants et le trafic. Aujourd’hui, la MFWA met en lumière des questions de l’esclavage en Mauritanie; toutefois l’Afrique de l’Ouest est le foyer de tous types de l’esclavage moderne. Malgré les obligations de prévenir et de combattre le trafic sous la traite internationale, la plupart des pays en Afrique de l’Ouest ont manqué à remplir leur devoir pour résoudre les problèmes du trafic. Bien que le recueil des données reste encore un problème, quelques études ont découvert des niveaux inquiétant de l’esclavage des enfants. Par exemple, tous les pays en Afrique de l’Ouest, sauf le Cap-Vert, ont des taux de travail des enfants au-dessus de 15%.
La moitie d’Afrique de l’Ouest a des taux de 21-30%. Le pire délinquant est le Burkina Faso (39%), suivi près par la Guinée-Bissau (38%), puis le Ghana (34%) et le Niger (31%).
L’utilsationi des enfants soldats tombe aussi dans la catégorie de travail des enfants, et les enfants ont été recrutés de force par les acteurs non-étatiques au Mali et au Nigeria. Les taux de mariage des enfants au Niger est 76% ; 55% au Mali ; 52% en Guinée ; 52% au Burkina Faso. Les médias, en raison de sa capacité d’influencer les normes sociales et la protection des droits, peuvent fournir des informations et des documents pour informer le public et pour éliminer ces pratiques esclavagistes.
La MFWA se concentre sur la Mauritanie parce qu’elle illustre des pratiques d’esclavage flagrant et mesures de répression, notamment des journalistes et des militants. Quoique l’esclavage soit illégal et passible de poursuites en Mauritanie, elle reste encrée dans les structures sociales et persiste à des taux étonnant. Selon l’indice mondial d’esclavage, à environs 4% de la population est asservi, donnant la Mauritanie la plus forte proportion des personnes réduites en esclavage dans le monde. Lors d’une revue de l’ONU sur les droits de l’homme, la Mauritanie a accepté d’augmenter la sensibilisation sur l’interdiction de l’esclavage ; cependant elle a refusé d’accepter une recommandation à protéger la liberté d’expression, notamment en ce qui concerne les journalistes et les défenseurs des droits de l’homme. Cela soulève la question de savoir comment est engagée la Mauritanie à l’éradication de l’esclavage.
A la lumière des attaques contre les manifestants et les journalistes couvrant des questions de l’esclavage, y compris des cas d’autocensure, au cours des cinq dernières années, la MFWA demande à la Mauritanie de reformer sa position sur les droits de la libre expression. A moins que le gouvernement respecte et protège les droits de la liberté d’expression et la liberté de réunion, les journalistes en particulier ne peuvent pas diffuser des informations sur les maux de cette coutume ou d’autres violations de droits. En retour, cela nie le public leur droit a accès à l’information. Compte tenu de la nature de l’interdiction de l’esclavage, la MFWA exhorte à la Mauritanie de créer un environnement favorable pour les militants anti-esclavagiste et les journalistes à sensibiliser et à mener une campagne pour mettre fin aux pratiques esclavagistes modernes.