(IFEX-TMG) – Ci-dessous, une déclaration commune des membres de l’IFEX-TMG: Le TMG appelle à l’abandon des charges pesant contre le journaliste tunisien Omar Mestiri A la veille du procès du journaliste tunisien Omar Mestiri qui aura lieu le jeudi 16 août 2007 à Tunis, les membres du Groupe de l’IFEX (l’Échange international de la liberté […]
(IFEX-TMG) – Ci-dessous, une déclaration commune des membres de l’IFEX-TMG:
Le TMG appelle à l’abandon des charges pesant contre le journaliste tunisien Omar Mestiri
A la veille du procès du journaliste tunisien Omar Mestiri qui aura lieu le jeudi 16 août 2007 à Tunis, les membres du Groupe de l’IFEX (l’Échange international de la liberté d’expression) chargé de l’observation de la Tunisie (TMG) appellent à l’abandon des charges qui pèsent contre lui et à la fin des violations du droit à la liberté d’expression. Mestiri, rédacteur en chef du magazine en ligne « Kalima », est poursuivi pour diffamation. Les charges qui pèsent contre lui pourraient le conduire à une peine de prison de 3 ans.
Le Président du TMG, Carl-Morten Iversen, déclare: « Ce procès politique agit comme une piqûre de rappel en ce sens que les autorités tunisiennes semblent déterminées à continuer d’avoir recours à la police et aux tribunaux afin de harceler et de faire taire les journalistes et les démocrates ».
La libération, le 24 juillet dernier, de l’avocat et activiste des droits de l’Homme Mohamed Abbou et d’une vingtaine d’autres prisonniers politiques a été bien accueillie par les membres du TMG. Malheureusement, alors que les violations constantes persistent, ces libérations ne peuvent pas être vues comme une étape franchie par le gouvernement tunisien dans la bonne direction, celle qui viserait à mettre un terme aux attaques visant les libertés d’expression et d’association.
Des centaines de Tunisiens restent en prison suite à des procès injustes et politiques ayant suscité au cours des années écoulées des protestations de la part d’organisations nationales et internationales des droits humains. Par ailleurs, on refuse toujours le droit aux ex-prisonniers politiques de gagner leur vie. La liberté de mouvement de ces derniers est, de plus, sévèrement contrôlée. L’un des cas les plus remarquables est celui d’Abdallah Zouari, ex-reporter de l’hebdomadaire islamiste « Al Fajr », aujourd’hui défunt. Zouari a passé 11 ans en prison et plus de cinq années en résidence surveillée à pratiquement 500 kilomètres de sa femme et de ses enfants. En juin dernier, le Ministère de l’intérieur a prolongé de 26 mois le bannissement arbitraire et la surveillance policière constante de Zouari dans les environs de la ville de Zarzis.
Les membres de l’IFEX-TMG sont satisfaits du fait que Me Abbou, depuis sa libération, ait été en mesure de donner des interviews aux journalistes et de parler librement de sa détermination à continuer à exercer son droit à la libre expression et son droit de critiquer le gouvernement. Nous appelons le gouvernement tunisien à poursuivre dans la voie du non harcèlement de Me Abbou et de sa famille.
D’une certaine manière, le cas de Mestiri est similaire à celui de Me Abbou. En effet, les deux ont été poursuivis pour des articles critiques postés en ligne sur des sites web bloqués par les autorités tunisiennes. Et dans les deux cas, les poursuites reposent sur des plaintes déposées par des avocats proches des autorités. Nous avons cru comprendre que les avocats de Mestiri avaient demandé à la cour le 2 août dernier le report du procès en raison des vacances de l’année judiciaire ordinaire qui durent jusqu’à la mi-septembre. Les membres de l’IFEX-TMG remettent en question la validité d’un procès basé sur des accusations apparemment dénuées de tout fondement.
Le procès de Mestiri a été intenté par un avocat connu du nom de Mohammed Baccar. Ce dernier a déjà été une fois rayé du barreau tunisien après avoir été reconnu coupable de fraude et d’usage de faux. Baccar a poursuivi Mestiri en justice suite à un article de « Kalima » en date du 5 septembre 2006 critiquant la décision du barreau tunisien de le réintégrer.
Les membres de l’IFEX-TMG réitèrent leur appel au Président Ben Ali, au moment ou le pays célèbre le cinquantième anniversaire de la République Tunisienne afin qu’il améliore le bilan de la Tunisie en matière de liberté d’expression de manière à ce qu’il soit conforme à ses engagements en tant que signataire du Pacte international sur les droits civils et politiques. L’article 19 de ce pacte garantit la liberté d’expression.
Signataires
Les membres de l’IFEX-TMG:
Réseau d’information arabe des droits de l’Homme (HRinfo), Egypte
ARTICLE 19, Royaume-Uni
Journalistes canadiens pour la liberté d’expression (CJFE), Canada
Organisation égyptienne pour les droits de l’Homme (EOHR), Egypte
Index on Censorship, Royaume-Uni
Fédération internationale des journalistes (FIJ), Belgique
Fédération internationale des associations et institutions de bibliothèques
(IFLA), Pays-Bas
International Press Institute (IPI), Autriche
Union internationale des éditeurs (UIE), Suisse
Journalistes en danger (JED), République démocratique du Congo
Media Institute of Southern Africa (MISA), Namibie
Centre PEN norvégien, Norvège
Association mondiale des radio-diffuseurs communautaires (AMARC), Canada
Association mondiale des journaux (AMJ), France
World Press Freedom Committee (WPFC), Etats-Unis
Comité des écrivains en prison de PEN International (WiPC), Royaume-Uni