(RSF/IFEX) – Alors que le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a ouvert, le 2 mars 2007, les festivités marquant le 30e anniversaire de la proclamation de la Jamahiriya arabe populaire et socialiste, Reporters sans frontières rappelle que le journaliste Abdullah Ali al-Sanussi al-Darrat, lui, a disparu dans les geôles du pays il y a trente-quatre ans. […]
(RSF/IFEX) – Alors que le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a ouvert, le 2 mars 2007, les festivités marquant le 30e anniversaire de la proclamation de la Jamahiriya arabe populaire et socialiste, Reporters sans frontières rappelle que le journaliste Abdullah Ali al-Sanussi al-Darrat, lui, a disparu dans les geôles du pays il y a trente-quatre ans.
« Six mois après la visite de Reporters sans frontières en Libye, rien n’a changé. Les autorités ne nous ont toujours pas fourni d’informations sur la détention d’Abdullah Ali al-Sanussi al-Darrat, le journaliste incarcéré depuis le plus longtemps au monde, ni sur le meurtre du journaliste Daïf Al Ghazal, en 2005. La décrispation de sa politique étrangère n’a pas eu d’influence sur la politique interne du régime libyen qui reste l’un des plus répressifs de la planète envers ceux qui le critiquent », a déclaré l’organisation.
Aujourd’hui âgé d’une soixantaine d’années, le journaliste et écrivain Abdullah Ali al-Sanussi al-Darrat avait été arrêté en 1973. Trente-quatre ans plus tard, les circonstances de son arrestation ne sont toujours pas connues. Les tentatives des organisations internationales de défense des droits de l’homme d’en apprendre plus sur son sort se sont toutes révélées infructueuses. Si de nombreux observateurs estiment que le journaliste serait décédé pendant son incarcération, toutes les demandes d’information soumises aux autorités libyennes sont restées sans réponse.
Dans une autre affaire, les assassins du journaliste Daïf Al Ghazal, dont le corps mutilé a été retrouvé sans vie le 1er juin 2005, n’ont toujours pas été appréhendés et traduits en justice. Il avait publié avant sa mort des articles extrêmement critiques à l’égard du Mouvement des comités révolutionnaires et du pouvoir.
Depuis le 2 mars 1977, la Libye vit sous le régime de « l’Etat des masses », en application de la « troisième théorie universelle », prônée par le Colonel Kadhafi et consignée dans son livre vert. Le « frère leader » y explique notamment que la seule presse autorisée est celle qui parle au nom du peuple et qu’à ce titre « il n’est pas démocratiquement admissible qu’une personne physique possède un moyen de diffusion ou d’information. (. . .) Ainsi, peut être résolu, définitivement, et démocratiquement, ce que l’on appelle dans le monde « le problème de la liberté de la presse » ».
A l’invitation du Syndicat des journalistes libyens, une délégation de Reporters sans frontières s’était rendue à Tripoli du 13 au 17 septembre 2006, pour la première fois depuis sa création, en 1985. L’organisation avait pu rencontrer à cette occasion des professionnels des médias, des responsables administratifs et des officiels.