(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au président de la République, Pierre Buyoya, RSF a protesté contre la suspension de l’agence de presse privée Net Press. L’organisation a demandé au chef de l’État de tout mettre en oeuvre afin que le Conseil national de la Communication (CNC) s’oppose à cette mesure. « Cette décision, prise par […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au président de la République, Pierre Buyoya, RSF a protesté contre la suspension de l’agence de presse privée Net Press. L’organisation a demandé au chef de l’État de tout mettre en oeuvre afin que le Conseil national de la Communication (CNC) s’oppose à cette mesure. « Cette décision, prise par le ministre de la Communication, est totalement arbitraire. Si des infractions à la loi sur la presse ont été constatées, nous ne comprenons pas pourquoi le ministre de la Communication n’a pas saisi la justice », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. « Net Press est connue au Burundi pour son attitude critique vis-à-vis des autorités. Tout porte à croire que l’agence a été suspendue pour cette seule raison », a ajouté Ménard. L’organisation a, par ailleurs, demandé l’abrogation de l’article 33 de la loi sur la presse, qui permet au ministre de la Communication de suspendre un média en cas d’urgence.
Le 14 janvier 2002, selon les informations recueillies par RSF, le ministre de la Communication a signé l’ordonnance n°580/01/2002 signifiant la suspension sine die de Net Press. L’agence a été sanctionnée en raison du caractère « subversif, diffamatoire, injurieux et mensonger » de ses publications qui portent « atteinte à l’unité nationale, l’ordre, la sécurité et la moralité publics ». Cette décision doit être approuvée ou infirmée par le CNC au cours de sa prochaine séance de travail.
RSF a rappelé que Jean-Claude Kavumbagu, directeur de Net Press, avait été interpellé et conduit dans les locaux de la police judiciaire de Bujumbura, le 21 décembre 2001 (consulter l’alerte de l’IFEX du 21 décembre 2001). On lui avait reproché d’avoir insulté le procureur dans une dépêche de l’agence de presse électronique Le Témoin. Or, Kavumbagu ne travaille pas pour ce média. Le Témoin est une agence clandestine qui diffuse des informations par courrier électronique, dont les responsables gardent l’anonymat. Il avait été relâché sept jours plus tard sur ordre du procureur.