(RSF/IFEX) – Le 26 décembre 2001, en fin d’après-midi, le tribunal de Rabat a levé l’interdiction de parution qui touchait l’hebdomadaire « Demain Magazine ». Les avocats d’Ali Lmrabet, le directeur de publication, avaient déposé un référé le 24 décembre. Background Information L’hebdomadaire « Demain Magazine » a été saisi le 21 décembre en fin d’après-midi. Le même jour, […]
(RSF/IFEX) – Le 26 décembre 2001, en fin d’après-midi, le tribunal de Rabat a levé l’interdiction de parution qui touchait l’hebdomadaire « Demain Magazine ». Les avocats d’Ali Lmrabet, le directeur de publication, avaient déposé un référé le 24 décembre.
Background Information
L’hebdomadaire « Demain Magazine » a été saisi le 21 décembre en fin d’après-midi. Le même jour, des membres de la DST (Direction de la surveillance du territoire) s’étaient postés toute la journée devant le domicile du directeur de publication, Lmrabet. Le 20 décembre, le tribunal administratif de Rabat s’était déclaré incompétent pour traiter la plainte de Lmrabet contre la saisie du 8 décembre.
Le 8 décembre, le journal avait déjà été saisi par la police après sa mise en vente. Les autorités affirment que Lmrabet n’a pas payé l’amende à laquelle il avait été condamné alors que l’avocate de celui-ci affirme que « la somme exigée a été versée en dépit des manoeuvres dilatoires et d’atermoiements du parquet de Rabat dirigé par le procureur du Roi, Abdeslam Imani ». En effet, le 21 novembre, le directeur de publication avait été condamné à une peine de quatre mois de prison et à une amende de 30 000 dirhams (environ 2 600 $US ; 3 000 euros) par le tribunal de Rabat. Lmrabet était parvenu à réunir la somme qu’on avait exigée de lui le 4 décembre au soir. Le 7 décembre, le parquet de Rabat a tout d’abord refusé le chèque fourni par le journaliste, exigeant une lettre d’accompagnement. Une fois la lettre fournie, le parquet a réclamé la somme d’argent en liquide. L’avocate du journaliste de retour avec l’argent en liquide et la lettre, a alors trouvé la caisse du tribunal fermée et a appris que le procureur était absent. Quelques heures plus tard, l’amende était enfin payée. Dans le même temps, Lmrabet était informé que le distributeur de son journal avait été obligé de signer une déclaration dans laquelle il s’engageait à ne pas distribuer « Demain Magazine ».
Lmrabet était poursuivi pour « diffusion de fausses informations portant atteinte à l’ordre public ou susceptibles de lui porter atteinte ». L’article de « Demain Magazine » intitulé « Le Palais de Skhirat serait en vente », publié le 20 octobre, avait été qualifié par le procureur de première instance de Rabat de « tissu de fausses informations et d’allégations totalement mensongères ». « Ils veulent nous humilier. C’est le Maroc d’aujourd’hui », avait déclaré à RSF Lmrabet. Pour lui, les véritables raisons de ces poursuites sont, entre autres, la publication (dans le numéro du 27 octobre) des bonnes feuilles du dernier ouvrage de Jean-Pierre Tuquoi sur le Maroc, « Le Dernier roi », ainsi que ses articles sur Moulay Hicham, le cousin du roi. Alors que le journaliste avait décidé de ne pas faire appel, c’est le parquet qui a, le 1er décembre, interjeté appel dans cette affaire.