(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Sécurité, Ahmadou Camara, RSF s’est indignée de l’agression du photographe Mamadou Cellou Diallo par des agents de police de Conakry le 4 décembre 2001. « Il n’est pas le premier journaliste à avoir été soumis à un tel traitement. Nous vous demandons de prendre toutes les […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Sécurité, Ahmadou Camara, RSF s’est indignée de l’agression du photographe Mamadou Cellou Diallo par des agents de police de Conakry le 4 décembre 2001. « Il n’est pas le premier journaliste à avoir été soumis à un tel traitement. Nous vous demandons de prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre un terme définitif aux pratiques barbares des forces de l’ordre », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. « Nous craignons que le procureur de la République ne classe sans suite la plainte déposée contre le sous-lieutenant Amadou Camara », a-t-il ajouté.
Selon les informations recueillies par RSF, Diallo, photographe du groupe de presse privé Le Lynx-La Lance, a été violemment agressé par des agents de la Brigade spéciale de protection et d’intervention (BSPI) de la sûreté de Conakry, le 4 décembre. Les forces de l’ordre ont agi selon les ordres du commandant de la BSPI, le sous-lieutenant Camara, qui a menacé le journaliste de mort s’il publiait son nom ou sa photo. Le journaliste couvrait la grève des étudiants de l’Université de Conakry. Le groupe Le lynx-La Lance a déposé plainte le 11 décembre contre Camara pour « coups et blessures ». Dans la plainte adressée au procureur de la République, le journaliste explique avoir reçu « au moins vingt-cinq coups de matraque et de lanière ». Les policiers lui ont également pris sa montre et 40 000 francs CFA (environ 55 $US ; 61 euros).
RSF rappelle que le 8 mai, Tibou Camara, directeur de publication de l’hebdomadaire « L’Observateur », avait été arrêté par la police anti-gang de Conakry, devant le siège de son journal. Plusieurs témoins, dont des collègues du journaliste, ont affirmé qu’il avait été battu par des policiers pendant son arrestation. Il avait été condamné, le 24 avril, à six mois de prison et à une amende d’un million de francs guinéens (environ 523 $US ; 590 euros) pour « diffamation ». Le tribunal de première instance de Conakry avait sanctionné le directeur de publication et cinq autres journalistes de « L’Observateur », suite à une plainte de Malick Sankhon, secrétaire général du ministère du Tourisme. Ce dernier avait intenté une action en justice contre l’hebdomadaire après la parution d’un article l’accusant de vouloir faire enlever Camara. Ce dernier est libéré après quelques jours de détention (consulter l’alerte de l’IFEX du 10 mai 2001).