(RSF/IFEX) – RSF a demandé, dans une lettre adressée au ministre de la Défense, Youba Sambou, que toutes les mesures nécessaires soient prises pour que les gendarmes n’agressent plus de journalistes de la presse privée, comme ce fut le cas le 10 décembre 2001. « Les gendarmes ont agi selon les instructions des autorités militaires, qui […]
(RSF/IFEX) – RSF a demandé, dans une lettre adressée au ministre de la Défense, Youba Sambou, que toutes les mesures nécessaires soient prises pour que les gendarmes n’agressent plus de journalistes de la presse privée, comme ce fut le cas le 10 décembre 2001. « Les gendarmes ont agi selon les instructions des autorités militaires, qui avaient pour intention déclarée d’empêcher la presse locale de se faire l’écho de cette manifestation. Ce sont elles qui portent la responsabilité de ces agressions scandaleuses », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. « Ces méthodes ne sont pas acceptables dans un Etat, pilier de l’espace francophone ».
Selon les informations recueillies par RSF, Babacar Ndiaye, journaliste de l’Agence de presse sénégalaise (APS), et M. Diatta, journaliste de la station privée Sud-FM, ont été brutalisés par des gendarmes le 10 décembre. Les journalistes couvraient une manifestation d’anciens casques bleus sénégalais de la MONUC (Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo), qui revendiquaient le paiement de leurs primes pour deux missions, à Thiès (70 km de Dakar), et près de Dakar. Des ordres ont été donnés aux gendarmes d’empêcher la presse d’assister aux négociations entre manifestants et officiers supérieurs.
RSF rappelle par ailleurs que le 16 avril, Moussa Diop, correspondant à Vélingara (sud du pays) du journal privé « Sud Quotidien », avait été agressé par des militants du Parti démocratique sénégalais (PDS) proches du maire de la ville, Bèye Baldé. Le journaliste avait rendez-vous pour interviewer un responsable politique local lorsqu’une dizaine d’individus lui avaient barré la route et avaient commencé à lui jeter des pierres. Il s’était alors réfugié dans sa voiture. Toutes les vitres avaient été brisées et Diop avait reçu une pierre dans le dos avant de parvenir à s’enfuir. « Ce journaliste est contre moi », avait déclaré le maire à la direction du journal qui lui avait demandé des explications sur l’agression. Le même jour, le président de la République, Abdoulaye Wade, en visite dans la région, avait annoncé à un responsable local du PDS qu’il allait prendre en charge les frais de réparation du véhicule (consulter l’alerte de l’IFEX du 19 avril 2001).