(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Altaf Hossain Chowdhury, RSF a demandé la libération immédiate du journaliste Shaharier Kabir, détenu pour « possession d’informations pouvant mettre en péril la stabilité du pays ». RSF est indignée que le gouvernement utilise une loi d’urgence pour emprisonner ce journaliste qui n’a fait que rapporter la […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Altaf Hossain Chowdhury, RSF a demandé la libération immédiate du journaliste Shaharier Kabir, détenu pour « possession d’informations pouvant mettre en péril la stabilité du pays ». RSF est indignée que le gouvernement utilise une loi d’urgence pour emprisonner ce journaliste qui n’a fait que rapporter la situation de milliers d’hindous victimes de violences religieuses au Bangladesh. « Cette décision est contraire aux récentes promesses électorales de votre parti de ne pas utiliser les lois d’urgence contre la presse », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF.
Selon les informations recueillies par RSF, une cour de Dhaka a placé en détention, le 23 novembre 2001, Kabir, journaliste indépendant et réalisateur de documentaires, en vertu de la loi sur les pouvoirs spéciaux datant de 1974. La veille, le journaliste avait été interpellé à l’aéroport international de Dhaka à son arrivée de la ville indienne de Calcutta. Il avait été interrogé pendant plusieurs heures par des policiers. Le chef de la police a affirmé à la presse que Kabir était en « possession de documents dangereux pour la stabilité politique du pays ». La police avait en effet confisqué ses enregistrements vidéo, ses notes et son passeport. Le journaliste était parti en Inde pour couvrir la situation humanitaire à la frontière avec le Bangladesh. Des milliers d’hindous, victimes de violences religieuses orchestrées notamment par des partisans des partis au pouvoir, se sont réfugiés en Inde. Quelques jours avant son arrestation, Kabir avait donné une interview à la BBC dans laquelle il donnait des détails sur les exactions commises contre les civils hindous.
En vertu de la loi sur les pouvoirs spéciaux, Kabir peut être détenu pendant 90 jours. Plus de deux mille personnes se sont réunies le 23 novembre à Dhaka pour demander sa libération.
Kabir est un éditorialiste très respecté dans les milieux libéraux bangladeshis. Il écrit régulièrement pour le journal « Dainik Janakantha ». Il a publié plusieurs livres d’investigation notamment sur la guerre d’indépendance de 1971 et les massacres commis par l’armée pakistanaise et ses alliés bangladeshis. Il a mis en cause des leaders des partis Bangladesh Nationalist Party et Jamaat-e-Islami dans ces exactions.