(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Driss Jettou, RSF a protesté contre l’arrestation et les mauvais traitements subis par Nourredine Darif, correspondant à Smara, au Sahara occidental, de l’hebdomadaire « Al Amal Addimocrati ». « Hier, c’était notre correspondant au Maroc, Ali Lmrabet, qui écopait de quatre mois de prison pour un motif ridicule. […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Driss Jettou, RSF a protesté contre l’arrestation et les mauvais traitements subis par Nourredine Darif, correspondant à Smara, au Sahara occidental, de l’hebdomadaire « Al Amal Addimocrati ». « Hier, c’était notre correspondant au Maroc, Ali Lmrabet, qui écopait de quatre mois de prison pour un motif ridicule. Aujourd’hui, il n’est plus seulement question de procès mais d’arrestation et de brutalités physiques. Force est de constater qu’on assiste à un net recul de la liberté de la presse au Maroc », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation, qui a demandé au ministre de relâcher immédiatement le journaliste et de sanctionner le ou les auteurs des mauvais traitements.
Selon les informations obtenues par RSF, les forces de police ont arrêté, le 17 novembre 2001, Darif, correspondant de l’hebdomadaire arabophone d’extrême gauche « Al Amal Addimocrati », alors qu’il se rendait à l’hôpital de Smara (Sahara occidental) pour s’enquérir du sort de plusieurs manifestants après une émeute qui avait éclaté dans la matinée. Conduit au commissariat de la ville, Darif aurait été victime de mauvais traitements. Selon des proches du journaliste, il a été gardé debout et menotté durant toute la nuit. De plus, des témoins qui l’ont aperçu le 18 au matin, pendant son transfert à la prison d’El Aïoun, ont constaté qu’il avançait avec difficulté et qu’il portait des traces de coups. Le journaliste est actuellement à la prison civile d’El Aïoun, accusé par le parquet de « collusion avec une partie étrangère ». Les visites lui sont interdites. Peu après son arrestation, sa maison a été saccagée par la police. Selon les déclarations d’un responsable d' »Al Amal Addimocrati » recueillies par RSF, « c’est le gouverneur de Smara qui est derrière cette arrestation. Darif était depuis longtemps dans la ligne de mire des autorités locales ».