(FPJQ/IFEX) – Réunis en assemblée générale le 18 novembre 2001, les membres de la FPJQ ont exigé unanimement le retrait du projet de loi antiterroriste (C-36) dont la nécessité n’a pas été démontrée par le gouvernement fédéral. Les journalistes estiment que les lois existantes permettraient au gouvernement de lutter efficacement contre le terrorisme si elles […]
(FPJQ/IFEX) – Réunis en assemblée générale le 18 novembre 2001, les membres de la FPJQ ont exigé unanimement le retrait du projet de loi antiterroriste (C-36) dont la nécessité n’a pas été démontrée par le gouvernement fédéral. Les journalistes estiment que les lois existantes permettraient au gouvernement de lutter efficacement contre le terrorisme si elles étaient appliquées avec vigilance. Le projet de loi C-36 ouvre la porte à des abus et restreint considérablement la liberté dâexpression et la portée de la loi d’accès à l’information, déplorent les journalistes. Par ses définitions vagues et ses peines abusives, il nuit considérablement à l’exercice de la liberté de la presse.
Cette résolution a été votée lors du congrès annuel de la FPJQ qui a rassemblé 450 participants à Trois-Rivières, Québec, du 16 au 18 novembre. Ã cette occasion, les congressistes ont pu discuter de nombreuses questions dont le projet de loi antiterroriste du gouvernement canadien, les défis de la couverture de la guerre en Afghanistan, la synergie entre les médias, le journalisme d’enquête et notamment l’enquête sur le terrorisme par Internet. La journaliste d’enquête Kim Bolan, du « Vancouver Sun », ancien membre du conseil d’administration de l’organisme Journalistes canadiens pour la liberté d’expression (CJFE), était l’une des invités du congrès aux côtés de plusieurs journalistes tout juste de retour d’Asie centrale et du Moyen-Orient.
L’assemblée générale a aussi adopté une proposition demandant à Quebecor Médias, qui vient d’annoncer la fermeture de deux hebdomadaires dans le Bas-Saint-Laurent, de maintenir en poste les deux journalistes qui couvraient ces régions. Quebecor a en effet annoncé que, malgré la disparition du « Touladi de Cabano » et du « Courrier de Trois Pistoles », les vendeurs de publicité demeureront en poste pour alimenter les pages du « Saint-Laurent Portage » qui desservira désormais l’ensemble de la région. L’Assemblée générale de la FPJQ demande donc à Quebecor d’avoir la même attitude à l’égard de la rédaction que de la publicité.
Ce cas de fermeture de journaux existant depuis 22 et 41 ans respectivement illustre les dangers de la concentration de la presse aux mains de grands groupes. Ã ce sujet, la FPJQ a aussi déploré le manque de courage de la Commission parlementaire de la culture dans le rapport qu’elle vient de rendre public sur la concentration de la presse. La Fédération ne se satisfait pas de recommandations qui prennent le plus souvent la forme de souhaits adressés à l’industrie, et soumettra des propositions plus concrètes d’ici quelques semaines.
Dans ce contexte de concentration de la presse, il faut noter que c’est un jeune journaliste d’un hebdomadaire régional indépendant qui a gagné le prestigieux prix Judith-Jasmin, le prix du meilleur reportage de l’année au Québec en presse écrite. Il a été attribué à Martin Bourassa du « Courrier de Saint-Hyacinthe », un hebdomadaire qui fêtera ses 150 ans l’an prochain.
C’est Anne Marie Dussault, journaliste et animatrice à Télé-Québec, qui a été élue comme nouvelle présidente de la FPJQ, lors de ce congrès à Trois-Rivières. Les autres membres de l’exécutif sont Richard Bousquet, du « Journal de Montréal », à la vice-présidence et Pierre Sormany, de Radio-Canada, au poste de secrétaire-trésorier.
Les autres membres du Conseil d’administration sont : Isabelle Grégoire, Jean-François Parent, Patrick White, Martin Francoeur, Catherine Crépeau, René Cochaux, Serge Roux, Jane McElhone, Mathieu Perreault et Geneviève Fortin.
La FPJQ tient à rendre hommage aux nombreux journalistes qui ont consenti des efforts considérables pour bien informer leur public cet automne sur la guerre en Afghanistan. La Fédération tient tout spécialement à rendre un profond hommage à ceux et celles qui ont payé de leur vie cette volonté d’informer leur public.