ussid Amarena, cameraman de 24 ans pour la chaîne Al-Aqsa, a été arrêté, le 18 mai, alors qu'il se rendait au siège de la Sécurité préventive de l'Autorité palestinienne, à Bethléem.
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières condamne les nouvelles pressions exercées par les services de la Sécurité préventive à l’encontre de journalistes travaillant pour des médias proches du Hamas en Cisjordanie. Oussid Amarena, cameraman pour la chaîne Al-Aqsa, a ainsi été arrêté à Bethléem, le 18 mai 2009. Mustafa Sabri, directeur du bureau du journal « Filastine » en Cisjordanie, avait de son côté été arrêté à Ramallah le 21 avril dernier.
« Les journalistes font une nouvelle fois les frais des tensions politiques interpalestiniennes. L’Autorité palestinienne n’admet pas qu’une autre voix que la sienne s’exprime en Cisjordanie, n’hésitant pas à harceler les journalistes proches du Hamas. Cette critique vaut tout autant pour ce dernier. Que les différents gouvernements laissent la presse faire son travail. Les Palestiniens ont droit à une information pluraliste et indépendante. Les médias des Territoires ne doivent pas être les otages des factions politiques » a déclaré l’organisation.
Oussid Amarena, cameraman de 24 ans pour la chaîne Al-Aqsa, a été arrêté, le 18 mai, alors qu’il se rendait au siège de la Sécurité préventive de l’Autorité palestinienne, à Bethléem, suite à une convocation. Interrogé par des agents de la Sécurité préventive, il a été insulté à plusieurs reprises, avant d’être placé en isolement. Aucune précision ne lui a été fournie sur le chef d’accusation le concernant. Sa mère a confié à Reporters sans frontières qu’il avait suivi une grève de la faim de quatre jours, en signe de protestation contre son arrestation et ses conditions de détention. Oussid Amarena avait déjà été interpellé à de nombreuses reprises par les forces de la sécurité de l’Autorité palestinienne en Cisjordanie.
De même, Reporters sans frontières condamne l’arrestation de Mustafa Sabri, directeur du bureau du journal « Filastine » en Cisjordanie, le 21 avril 2009, par les services de la Sécurité préventive de Ramallah.
Dans une lettre adressée, le 25 mars 2009, au ministre de l’Intérieur de l’Autorité palestinienne, Reporters sans frontières avait dénoncé le harcèlement que subissait le journaliste et écrivain Essam Abu Shawar de la part des services de la Sécurité préventive de Tulkarem. L’organisation priait l’Autorité palestinienne de cesser les provocations et attaques quotidiennes envers les journalistes proches du Hamas.
Par ailleurs, Reporters sans frontières salue la décision du ministère de l’Intérieur dans la bande de Gaza de restituer son passeport au journaliste Sakher Abu El Oun.
Les services de sécurité du ministère de l’Intérieur, instaurés depuis la prise de pouvoir du Hamas en juin 2007, avaient confisqué, le 21 mars 2009, le passeport de Sakher Abu El Oun, responsable du bureau de l’Agence France-Presse et président du Syndicat des journalistes palestiniens dans la bande de Gaza. Le journaliste avait ainsi été empêché de se rendre à une conférence au Bahreïn. Par ailleurs, il avait été convoqué à plusieurs reprises et interrogé par ces mêmes services de sécurité au sujet de ses activités professionnelles.
Le 31 mars, Reporters sans frontières avait également écrit au ministre de l’Intérieur ainsi qu’au ministre de l’Intérieur de Gaza, pour protester contre le harcèlement policier et autres pratiques intimidantes dont Sakher Abu El Oun faisait l’objet.