L'assassinat, dans la nuit du 5 au 6 juin 2007, de Zakia Zaki, directrice de la station Sada-e-Solh (Radio de la Paix) au nord de Kaboul, reste impuni deux ans après les faits.
(RSF/IFEX) – L’assassinat, dans la nuit du 5 au 6 juin 2007, de Zakia Zaki, directrice de la station Sada-e-Solh (Radio de la Paix) au nord de Kaboul, reste impuni deux ans après les faits. Son mari a déclaré à Reporters sans frontières que les autorités n’ont réalisé aucun progrès dans l’enquête, en raison, vraisemblablement, de l’influence des commanditaires du crime.
« Nous n’oublions pas Zakia Zaki, une femme exemplaire et un symbole de la renaissance des médias indépendants en Afghanistan. Le ministre de l’Intérieur est incapable d’expliquer pourquoi l’enquête sur son assassinat n’a connu aucun progrès. Nous demandons que justice soit rendue. Le gouvernement doit s’engager sérieusement à résoudre cette affaire. Les journalistes afghans, et notamment les femmes, ne pourront exercer leur métier en toute sécurité que lorsque les auteurs de ce crime seront punis », a affirmé l’organisation.
« Il n’y a aucune avancée. J’ai parlé récemment avec des responsables de la Sécurité nationale, mais rien n’est fait. Les journalistes de la station et moi-même continuons à être menacés avec la complicité du ministère de l’Intérieur. La police ne nous protège pas, même si nous avons donné les numéros de téléphone de ceux qui nous menacent », a expliqué Abdul Anad Ranjbar, le veuf de Zakia Zaki, à RSF.
« Cette année, notre famille et ses proches vont se recueillir en privé. Nous ne voulons plus être utilisés par certains officiels qui viennent défendre Zakia Zaki, mais finalement, qui ne font rien », a-t-il ajouté.
Un an après l’assassinat de Zakia Zaki, sa famille a inauguré, le 5 juin 2008, un centre culturel à Jabalussaraj qui porte son nom, en présence d’officiels afghans et étrangers. « C’était ce qu’elle voulait et elle avait commencé ce travail avant d’être tuée. C’est à moi et à ma famille de faire vivre sa mémoire. (. . .) Je pense que depuis l’assassinat de Zakia, les femmes journalistes ont peur et l’impunité a participé à effrayer ses collègues. », expliquait alors son mari.
Dans la nuit du 5 au 6 juin 2007, au moins deux hommes ont pénétré au domicile de Zakia Zaki à Jabalussaraj, dans la province de Parwan (nord de Kaboul), et l’ont tuée de sept balles, sous les yeux de son fils, âgé de deux ans. Egalement directrice d’école, Zakia Zaki aimait à dire que la station Sada-e-Solh était « une maison communautaire pour les habitants, le seul endroit où ils osent s’exprimer librement ». La journaliste et son équipe étaient régulièrement menacées par des chefs de guerre locaux.