RSF appelle le gouvernement du Sri Lanka à fournir des explications concernant le refus de renouveler le visa de presse de Ravi Nessman, correspondant de l'agence Associated Press.
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières appelle le gouvernement du Sri Lanka à fournir des explications un peu plus convaincantes concernant le refus de renouveler le visa de presse de Ravi Nessman, correspondant de l’agence Associated Press dans le pays. Pour justifier cette sanction, un conseiller du Président a affirmé qu’il s’agissait d’une règle pour les journalistes étrangers « de ne pas rester plus de deux ans ».
« Les agences de presse ont été les rares médias à couvrir de manière indépendante le conflit meurtrier au Sri Lanka. Ce travail d’information vaut maintenant à certains journalistes des sanctions injustifiées. Après les militants des droits de l’homme, les médecins, le gouvernement s’en prend aux journalistes étrangers qui ont témoigné des souffrances des populations », a affirmé l’organisation.
Selon les informations recueillies par Reporters sans frontières, au moins huit reporters étrangers ou collaborateurs de médias internationaux ont été contraints de quitter le pays en raison de menaces de la part des autorités ou de leurs partisans depuis le 1er janvier 2009. Au moins 30 journalistes sri lankais ont fui leur pays depuis le début de l’année 2008.
Le 20 juillet 2009, Ravi Nessman, correspondant américain d’Associated Press au Sri Lanka depuis 2007, a été contraint de quitter le territoire. Les autorités ont refusé de lui renouveler son visa de presse.
Un responsable de l’agence a affirmé qu’il s’agissait d’une décision très « inquiétante ». Ravi Nessman avait notamment signé l’information exclusive relative au rapport interne des Nations unies sur le bilan réel des victimes civiles. Ces informations mettaient gravement en cause des hauts responsables onusiens et gouvernementaux.
Un conseiller du chef de l’Etat, Lucien Rajakarunanayake, a expliqué qu’il s’agissait d’une pratique établie selon laquelle les correspondants étrangers restaient seulement deux ans dans le pays. L’un de ces derniers a affirmé à Reporters sans frontières n’avoir jamais entendu parler de cette « règle ».