RSF condamne le verdict à l'encontre du directeur de publication de l'hebdomadaire "Le Canard Déchaîné", Abdoulaye Tiémogo, accusé de "discrédit sur une décision judiciaire".
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières condamne le verdict du procureur du tribunal de première instance de Niamey, Abderamane Gayakoyi, énoncé le 18 août 2009 à l’encontre du directeur de publication de l’hebdomadaire indépendant « Le Canard Déchaîné », Abdoulaye Tiémogo, accusé de « discrédit sur une décision judiciaire ».
« Cette condamnation jette, elle-même, le discrédit sur la justice nigérienne. Quinze jours après l’interpellation de huit directeurs de publication, un journaliste est condamné à une peine de prison ferme. Jusqu’où les autorités nigériennes peuvent-elles aller pour empêcher les journalistes indépendants de faire leur travail? », a déclaré l’organisation.
Le 18 août, Abdoulaye Tiémogo a été condamné à trois mois de prison ferme par le tribunal de première instance de Niamey. Le journaliste, qui a fait appel de la décision, est actuellement incarcéré à la prison de la capitale.
Jugé depuis le 11 août, il avait été arrêté six jours plus tôt. Cette arrestation fait suite à un article publié plusieurs semaines auparavant. Le texte commentait la décision du même procureur qui avait émis un mandat d’arrêt international à l’encontre de Hama Amadou, ancien premier ministre accusé de corruption.
Le Niger connaît actuellement une situation politique très difficile. Pour pouvoir se maintenir au pouvoir, le président Mamadou Tandja souhaitait modifier la Constitution par voie de référendum. Le 29 juin, le chef de l’État avait dissous la Cour constitutionnelle qui, par trois fois, s’était opposée à ce projet.
Le 14 août, la nouvelle Cour constitutionnelle a validé les résultats du référendum du 4 août promulguant ainsi la VI République et permettant au Président Tandja de rester au pouvoir encore trois ans avant d’être confronté à de nouvelle élection.