Les guerres et les élections ont été les principales menaces ciblant les journalistes en 2009, signale RSF.
(RSF/IFEX) – 30 décembre 2009 – L’année 2009 restera marquée par deux événements dramatiques: le plus grand massacre de journalistes commis en une seule journée, celui de 30 professionnels des médias par la milice privée d’un gouverneur du sud des Philippines; et une vague d’arrestations et de condamnations sans précédent de journalistes et blogueurs en Iran après la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad.
Par ailleurs, pour échapper à la prison ou à la mort, près de 160 journalistes de tous les continents ont pris le chemin de l’exil, dans des conditions parfois très périlleuses. Photographes de presse iraniens traversant la frontière vers la Turquie pour échapper à l’arrestation, ou reporters radio somaliens fuyant vers les pays frontaliers pour éviter une mort certaine, ces professionnels sont autant de relais d’information que l’on cherche à faire taire par tous les moyens.
« Les guerres et les élections ont été les principales menaces concernant les journalistes en 2009. Couvrir un conflit est de plus en plus dangereux, tant les journalistes sont pris pour cibles et risquent assassinats ou enlèvements. Mais faire son travail de reporter en période électorale peut s’avérer tout aussi dangereux et conduire directement en prison ou à l’hôpital. Les violences pré ou post-électorales commises contre des journalistes ont été particulièrement importantes en 2009 dans des pays peu démocratiques. Autre constat – qui n’est pas une surprise – les blogueurs et les sites Internet sont de plus en plus nombreux à être touchés par la censure et la répression. Il n’existe pratiquement plus aucun pays, aujourd’hui, qui échappe à ce phénomène. Chaque fois qu’Internet ou les nouveaux médias (réseaux sociaux, téléphones portables, etc.) jouent un rôle prépondérant dans la diffusion d’informations, le retour de bâton est sévère. Les blogueurs sont désormais tout autant surveillés que les journalistes des médias traditionnels.
Enfin, notre principale inquiétude concernant l’année 2009 vient de l’exode massif de journalistes en provenance de pays répressifs comme l’Iran ou le Sri Lanka. Les autorités de ces pays ont compris qu’en incitant les journalistes à partir, elles réduisaient ainsi considérablement le pluralisme des idées et le degré de critique. Cette tendance est dangereuse et il faut absolument qu’elle soit dénoncée avec force », a déclaré Jean-François Julliard, secrétaire général de Reporters sans frontières, à l’occasion de la publication de ce bilan de l’année 2009.