(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au général Sizing Walla, ministre de l’Intérieur, RSF a protesté contre l’arrestation de deux journalistes de l’hebdomadaire « Echos d’Afrique », à Lomé. RSF a demandé au ministre de tout mettre en oeuvre afin de procéder à la libération des trois journalistes actuellement détenus dans le pays. « Les autorités togolaises ne […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au général Sizing Walla, ministre de l’Intérieur, RSF a protesté contre l’arrestation de deux journalistes de l’hebdomadaire « Echos d’Afrique », à Lomé. RSF a demandé au ministre de tout mettre en oeuvre afin de procéder à la libération des trois journalistes actuellement détenus dans le pays. « Les autorités togolaises ne cessent de s’en prendre aux professionnels de la presse. Le président de la République et son entourage sont toujours aussi sensibles aux critiques de la presse d’opposition », a indiqué Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. RSF a rappelé que depuis le début de l’année 2001, au moins quatre journalistes ont été incarcérés au Togo.
Selon les informations recueillies par RSF, Abdoul-Ganiou Bawa et Rigobert Bassadou, respectivement directeur de publication et rédacteur en chef de l’hebdomadaire privé « Echos d’Afrique », ont été incarcérés, le 29 octobre, à la prison civile de Lomé. Ils sont accusés d' »atteinte à l’honneur » et de « publication de fausses nouvelles ». Le journal a publié, le 26 septembre, un article intitulé « Escroquerie à Dankpen : le préfet détourne 1 130 000 francs CFA ». Selon « Echos d’Afrique », le préfet de cette localité aurait bénéficié de pots-de-vin sur la vente de bois de teck destiné à la réhabilitation d’un pont. L’hebdomadaire invitait la commission anti-corruption à enquêter sur cette affaire.
Par ailleurs, Alphonse Klu, le directeur du « Nouvel Echo » a été transféré, le 26 octobre, à la prison civile de Lomé. Il s’était présenté, deux semaines auparavant, dans les locaux du ministère de l’Intérieur, suite à une convocation. Il avait été immédiatement placé en garde à vue à la gendarmerie de Lomé. La police exige qu’il divulgue ses sources sur un article affirmant qu’un baron du pouvoir dissimulerait « plusieurs milliards » de francs CFA dans son sous-sol (consulter des alertes de l’IFEX des 30 et 16 octobre 2001).
Enfin, la rédaction de l’hebdomadaire privé « Motion d’information » s’inquiète de recevoir des appels téléphoniques de personnes affirmant être des agents du ministère de l’Intérieur ou des renseignements généraux, et demandant au directeur de la publication de se présenter dans les bureaux du ministère. « Quelque chose est en train de se préparer contre notre journal », a affirmé Folivi Ayika, le directeur de « Motion d’information », dans un courrier adressé à RSF.