(JED/IFEX) – Par arrêté ministériel N° 04/MCP/005/2001 du 13 octobre 2001, rendu public le 14 octobre, le ministre de la Communication et Presse, Kikaya bin Karubi, a décidé la levée de la mesure de mise sous tutelle du Ministère de la Communication et Presse des stations et chaînes RTKM et Canal Kin. Dans l’exposé des […]
(JED/IFEX) – Par arrêté ministériel N° 04/MCP/005/2001 du 13 octobre 2001, rendu public le 14 octobre, le ministre de la Communication et Presse, Kikaya bin Karubi, a décidé la levée de la mesure de mise sous tutelle du Ministère de la Communication et Presse des stations et chaînes RTKM et Canal Kin.
Dans l’exposé des motifs de l’arrêté, le ministre Kikaya fonde sa décision sur « les dispositions de l’article 8 de la loi sur la presse N° 96/002 du 22 juin 1996 qui consacre la liberté d’opinion et d’expression, les différents recours introduits par les stations et chaînes concernées, les recommandations de la commission interministérielle chargée de l’examen du dossier des entreprises de presse mises sous tutelle et des recommandations de la Conférence nationale sur les droits de l’homme » qui s’est tenue à Kinshasa en juin dernier.
Pour rappel, les deux chaînes, propriétés de l’ancien ministre de l’information du Maréchal Mobutu, exilé en France, Aubin Ngongo Luwowo et de Jean-Pierre Bemba (président du Mouvement pour la Libération du Congo, mouvement rebelle qui contrôle, avec l’appui de l’Ouganda, le Nord-Est de la République démocratique du Congo), avaient été confisquées le 22 septembre 2000 sur simple décision de Dominique Sakombi Inongo, à l’époque ministre de la communication. Agissant au nom du gouvernement de Laurent-Désiré Kabila, Sakombi justifiait sa décision, en ce qui concerne RTKM, par le fait que « les fonds ayant servi à l’acquisition des équipements provenaient du Trésor public ». Aucune preuve n’a été apportée pour étayer ces accusations. Quant à Canal Kin, elle payait le fait que son promoteur était devenu chef rebelle. Le 30 octobre 2000, en dépit des protestations venant du monde entier, Sakombi était passé à la vitesse supérieure en débaptisant les deux chaines privées confisquées. RTKM et Canal Kin devinrent RTNC 4 (Radiotélévision nationale congolaise) et RTNC 3, faisant ainsi de l’État congolais le plus grand promoteur du secteur de l’audiovisuel. Les grilles des programmes furent dictées par le ministre de la communication avec comme particularité le retour en force du culte de la personnalité comme au bon vieux temps du mobutisme triomphant.
JED salue le courage politique du ministre Kikaya et se félicite de cette décision qui n’a fait que réparer un abus de pouvoir qui a conduit à une violation flagrante de la liberté de la presse et du droit à la propriété privé. Et, afin que plus personne, à l’avenir, ne puisse profiter des fonctions publiques pour régler des comptes inavoués, JED demande qu’un état des lieux soit effectué et que tous les coupables soient sanctionnés conformément aux lois de la République.