Anthony Chai a été interrogé en Thaïlande et aux États-Unis suite à la publication d'articles sur le site manusaya.com.
(RSF/IFEX) – 7 mai 2010 – Reporters sans frontières et l’organisation américaine Human Rights USA sont scandalisées par l’attitude des autorités thaïlandaises concernant le cas du blogueur californien Anthony Chai. En 2006, ce dernier a été interrogé en Thaïlande et aux États-Unis par des policiers thaïlandais lui reprochant d’être coupable du crime de lèse-majesté suite à la publication d’articles sur le site manusaya.com. Originaire de Thaïlande, Anthony Chai a obtenu la nationalité américaine à la fin des années 1970. Il risque de se faire arrêter s’il retourne en Thaïlande.
En 2006, les autorités thaïlandaises ont également contacté hébergeur américain du site http://www.manusaya.com . L’entreprise l’a ensuite fermé.
« Nous sommes très inquiets de l’ampleur prise par le crime de lèse-majesté, dont le champ d’application ne se limite plus à la Thaïlande mais concerne désormais les citoyens d’un autre continent et ce dans un contexte politique tendu », ont déclaré les deux organisations. « Le cas de Mr. Chai illustre la recrudescence du contrôle de l’information quand il s’agit du Roi. Apparemment, les autorités américaines laissent les autorités thaïlandaises agir sur leur territoire sans restriction. Ces dernières ont même pu obtenir la fermeture d’un site Internet hébergé aux États-Unis sans autre forme de procès. Cette complicité de fait s’inscrit en contradiction avec les lois américaines qui régissent les échanges commerciaux et la protection des intérêts nationaux. Nous demandons au ministère américain de la Justice de se saisir au plus vite de cette affaire », ont affirmé RSF et HR USA.
Selon le témoignage qu’Anthony Chai a accordé aux deux organisations : « L’un des interrogateurs a dit vouloir terminer son rapport et obtenir les copies des lettres et divers documents que j’envoyais à Manusaya concernant la monarchie en Thaïlande. De peur de ne plus pourvoir retourner là-bas si je ne coopérais pas, j’ai répondu à toutes leurs questions et leur ai donné les documents sur la monarchie que j’avais amassés pendant l’année. J’ai été très choqué d’apprendre que des poursuites pour lèse-majesté avaient été lancées à mon encontre ».
En vertu du Quatrième Amendement de la Constitution américaine, « le droit des citoyens d’être garantis dans leurs personne, domicile, papiers et effets, contre les perquisitions et saisies non motivées ne sera pas violé, et aucun mandat ne sera délivré, si ce n’est sur présomption sérieuse, corroborée par serment ou affirmation, ni sans que le mandat décrive particulièrement le lieu à perquisitionner et les personnes ou les choses à saisir. »
RSF est une organisation internationale de défense de la liberté de la presse, qui défend le droit d’informer et d’être informé. World Organization for Human Rights USA (« Human Rights USA ») est une organisation américaine non gouvernementale qui veille à ce que les lois américaines respectent les standards internationaux en matière de droits de l’homme.