(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au roi Abdallah de Jordanie, RSF a protesté contre les récents amendements du Code pénal en matière de presse. « Nous regrettons amèrement que la lutte antiterroriste serve d’excuse à de telles décisions », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. « Sous prétexte que l’opinion internationale est focalisée sur les […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au roi Abdallah de Jordanie, RSF a protesté contre les récents amendements du Code pénal en matière de presse. « Nous regrettons amèrement que la lutte antiterroriste serve d’excuse à de telles décisions », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. « Sous prétexte que l’opinion internationale est focalisée sur les frappes américaines en Afghanistan, le gouvernement jordanien en profite pour prendre des mesures restrictives contre la presse. Pourtant, la Jordanie était considérée, en 2000, comme l’un des pays arabes les plus respectueux de la liberté de la presse », a-t-il ajouté.
Selon les informations recueillies par RSF, des mesures restrictives ont été adoptées contre la presse « dans le cadre de la campagne anti-terroriste », le 9 octobre 2001. « Notre Code pénal ne couvre pas tous les besoins actuels et il y aura des amendements pour traiter ces questions, c’est-à-dire comment faire face à des actes terroristes et les punir », a indiqué le Premier ministre Ali Abou Ragheb. Ces mesures prévoient la fermeture « provisoire ou permanente » des journaux en cas de publication d’informations « diffamatoires, fausses, nuisant à l’unité nationale, à la réputation de l’État, incitant à des grèves, des réunions publiques illégales ou troublant l’ordre public ». De même, les peines pour « atteinte au couple royal » et « au prince héritier » ont été durcies. Ces délits sont désormais passibles d’une peine de prison de un à trois ans, alors qu’auparavant, ils étaient sanctionnés par une amende. Depuis 1999, date à laquelle le Code pénal avait été amendé, le principe de fermeture des journaux n’existait plus en Jordanie.