(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Ferdinand Koungou Edima, RSF s’est inquiétée de la convocation par la police de Jean-Marc Soboth, rédacteur en chef du trihebdomadaire indépendant « La Nouvelle Expression ». « Il est de plus en plus fréquent de voir les journalistes de la presse indépendante convoqués par la police afin de […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Ferdinand Koungou Edima, RSF s’est inquiétée de la convocation par la police de Jean-Marc Soboth, rédacteur en chef du trihebdomadaire indépendant « La Nouvelle Expression ». « Il est de plus en plus fréquent de voir les journalistes de la presse indépendante convoqués par la police afin de révéler leurs sources. Faut-il rappeler que les journalistes informent l’opinion publique et non pas la police? », a déclaré Robert Ménard secrétaire général de RSF. « Ces actes sont contraires à la législation camerounaise en matière de liberté de la presse », a-t-il ajouté. L’organisation a rappelé que le Cameroun a ratifié le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
Selon des informations recueillies par RSF, Soboth est convoqué par la police le 1er octobre 2001. On lui reproche un article, publié le 24 septembre, relatif au renforcement des mesures de sécurité dans les provinces anglophones du nord-ouest et du sud-ouest du pays, à l’approche du quarantième anniversaire de la réunification des provinces anglophones et francophones du Cameroun. La rédaction du journal aurait « utilisé » un message confidentiel du secrétaire d’État à la Défense, Remy Ze Meka, adressé aux forces de l’ordre des régions concernées. Selon les autorités, le journal aurait violé le « secret-défense ». Le journaliste a refusé de révéler ses sources, protégées dans la législation camerounaise par une loi de 1990. Soboth est relâché le jour même vers 21 heures (heure locale).
Déjà en juillet, le trihebdomadaire indépendant « Mutations » avait été harcelé suite à la publication, dans une édition spéciale, des vingt et un décrets de loi relatifs à la réforme de l’armée. Après avoir saisi 300 exemplaires du journal, les gendarmes avaient voulu connaître l’identité de l’informateur du journal. Accusé d’avoir violé le « secret-défense », Haman Mana, le directeur de publication, avait été gardé à vue pendant trois jours sans toutefois révéler ses sources (consulter l’alerte de l’IFEX du 1er août 2001).