Voici un an, le directeur du journal "Al Badil" et porte parole du PCOT se voyait contraint d'entrer en clandestinité pour échapper à un montage juridico-policier où son intégrité physique était menacée.
(OLPEC/IFEX) – Le 19 octobre 2010 – Voici un an, Hamma Hammami, Directeur du journal Al Badil (interdit) et porte parole du Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT) se voyait contraint d’entrer en clandestinité pour échapper à un montage juridico-policier où son intégrité physique était menacée.
En effet le 10 octobre il était convoqué par la brigade criminelle pour répondre d’une accusation d’agression contre une personne dont il ignore l’identité et la qualité à ce jour et il est empêché d’embarquer sur un vol pour Paris où il devait participer à un débat. Deux jours plus tard, le 12 octobre, Hamma Hammami est recherché comme un criminel, une vingtaine d’agents de la brigade criminelle encerclent son domicile et tentent de forcer sa porte où sa fille Sarra, âgée de 11 ans se trouvait seule.
Que lui reproche-t-on? Là encore, c’est le scénario devenu classique de la victime accusée d’être le bourreau qu’on nous sert; Hamma Hammami venait de déposer avec sa femme, la célèbre avocate défenseure de droits humains, Radia Nasraoui, une plainte contre Ben Ali et sa police suite à l’agression qu’ils avaient subie tous les deux à l’aéroport de Tunis Carthage, plainte que le greffe a refusé d’enrôler.
Hamma Hammami avait été particulièrement ciblé et subi des violences qui lui avaient laissé des séquelles; il avait été accueilli au contrôle des douanes par des policiers en civil qui l’ont passé à tabac, après avoir vidé cet espace de tout voyageur, le gardant en dernier. Ils l’ont trainé à terre jusqu’à la sortie, le traitant de traitre à la partie.
Hamma Hammami venait de donner une interview à la chaine qatarie Al Jazeera où il avait dénoncé la mascarade électorale qui se préparait, la corruption qui prévaut dans l’entourage du président tunisien, l’État policier et ses pratiques musclées. Il avait également tenu les mêmes propos sur la chaîne française d’informations en continu, France24. Ces prestations sur des chaînes très écoutées en Tunisie avaient suscité une grande colère à Carthage et provoqué ces représailles.
Les associations sous-signées :
• dénoncent ce montage juridico-policier qui a été mis en place en représailles à la liberté d’expression dont a usé Hamma Hammami dans des médias étrangers au moment où il est privé de cette liberté dans son propre pays ;
• exigent l’arrêt des poursuites infondées contre Hamma Hammami et que son droit d’accès à la justice soit respecté ;
• exigent de l’État tunisien que l’intégrité physique de Hamma Hammami soit assurée et qu’il puisse recouvrer sa liberté sans que la police ne fasse peser des menaces sur sa sécurité individuelle ;
• assurent Radhia Nasraoui et Hamma Hammami de leur entière solidarité et s’engagent à placer ce cas dans la liste de leurs priorités.
Conseil National pour les libertés en Tunisie (CNLT)
Observatoire pour la liberté de presse, d’édition et de création (OLPEC)
Amicales des résistants tunisiens (ART)
Association internationale de soutien aux prisonniers politiques (AISPP)
Association de lutte contre la torture en Tunisie (ALTT)
Association Liberté & équité (ALE)
Observatoire tunisien des droits et libertés syndicaux (OTDLS)