Toru Yamaji aurait été transféré dans la capitale birmane par hélicoptère, pour y être interrogé par les services secrets militaires.
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières et la Burma Media Association appellent à la libération du journaliste Toru Yamaji, président de l’agence de presse japonaise APF, arrêté le jour des élections dans la ville frontalière de Myawaddy. Il aurait été transféré dans la capitale birmane Naypyitaw par hélicoptère, pour y être interrogé par les services secrets militaires.
« La junte militaire ayant fermé les portes de la Birmanie aux reporters étrangers, il n’est pas surprenant que certains tentent d’entrer sans visa de presse. Nous soutenons la démarche courageuse de Toru Yamaji de conduire sa mission d’information, malgré les restrictions. Cet épisode témoigne de l’impossibilité pour la presse étrangère de couvrir normalement ces élections non démocratiques », ont affirmé les deux organisations.
Le 7 novembre au matin, Toru Yamaji a été interpellé par la police à Myawaddy, ville frontalière de la Thaïlande. En raison des affrontements entre l’armée et une milice karen à Myawaddy, le journaliste aurait été transféré vers Naypyitaw. Il serait bien traité.
Basé à Tokyo, Toru Yamaji, âgé de 49 ans, a indiqué dans des messages Twitter postés la veille qu’il comptait traverser la frontière car il était du devoir des journalistes de témoigner de la situation dans le pays. Arrivé à Myawaddy, il aurait simplement pris des photos d’une école transformée en bureau de vote.
Le ministère japonais des Affaires étrangères a demandé aux autorités birmanes des informations sur le sort de Toru Yamaji. En 2007, Kenji Nagai, photographe de la même agence APF, avait été tué par un soldat birman dans les rues de Rangoon. Aucun soldat n’a été jugé ou sanctionné. Les autorités birmanes n’ont jamais rendu sa caméra vidéo à sa famille.
Le 7 novembre également, deux femmes journalistes de l’hebdomadaire privé « True News » ont été arrêtées par des représentants de la Commission électorale à South-Okklappa, près de Rangoon. Elles tentaient de couvrir la situation dans cette circonscription où se présentait l’actuel maire de Rangoon, Aung Thein Linn. Reporters sans frontières et la Burma Media Association appellent à leur libération.
Pendant la campagne électorale et le jour des élections, les correspondants birmans des médias étrangers ont été étroitement surveillés par des policiers ou des militaires en civil. « Des collègues ont été suivis, parfois fouillés et les policiers passent leur temps à nous prendre en photo dès que nous travaillons sur un sujet lié aux élections », a expliqué le correspondant d’un média japonais aux deux organisations. « Partout où je vais, ils me suivent », a confirmé un autre correspondant d’un média étranger.
Les journalistes pouvant être menacés, comme le cas de ces deux correspondants birmans de médias étrangers pris à partie par des partisans d’une candidate de l’USDP (parti pro-junte) dans le Tamwe Township.
Par ailleurs, les autorités ont ordonné aux responsables du groupe de presse privé Eleven Media de ne pas actualiser la rubrique spéciale ‘Elections’ de leur site Internet et de leur page Facebook.