Pour beaucoup de Guinéens, les ordres en vue de museler les médias constituent une tentative de masquer la vérité du récent attentat contre la résidence du Président.
(MFWA/IFEX) – Le 26 juillet 2011, le Conseil national de la Communication (CNC), l’organe de régulation des médias en Guinée, a annoncé la suspension de la publication et de l’émission de tout matériel ayant trait au récent attentat contre la vie du président du pays, M. Alpha Condé.
Selon le CNC, la suspension comprend les programmes interactifs en français et toutes les langues nationales du pays.
Pendant la nuit du 18 juillet 2011, des militaires armés qui seraient des proches du chef de la junte militaire, le capitaine Dadis Camara, auraient attaqué la résidence du président Condé. Le président s’en est tiré indemne et a prétendu qu’il s’agissait d’une tentative de coup d’Etat. Depuis lors, environ trente officiers ont été arrêtés dans l’affaire.
L’article 2 de la directive du CNC stipule que « sont concernés tous les organes d’information publics et privés (radios et télévisions publiques et privées, presse écrite et presse en ligne), » selon le correspondant de la MFWA.
L’article 3 de la directive avertit que « tout manquement à cette décision sera sanctionné conformément à la loi ».
Toutefois, pour beaucoup de Guinéens, les ordres en vue de museler les médias constituent une tentative de masquer la vérité de l’attaque contre la résidence du président.
« Pour beaucoup, cette attaque est un montage du pouvoir pour épurer l’armée et arrêter les officiers gênants, » a ajouté le correspondant.
Pour l’heure, les associations professionnelles des médias et le syndicat des journalistes ont rejeté cette décision.
Selon elles, la directive est une violation flagrante de la Constitution qui consacre la liberté des médias parmi d’autres libertés.