Les responsables de cinq radios étaient convoqués à une réunion avec l'administrateur du territoire, durant laquelle on leur a demandé de régulariser, sans délai, leurs documents en payant la somme de 15 000 $US.
(JED/IFEX) – Kinshasa, le 21 novembre 2011 – Journaliste en danger (JED) est désagréablement surprise par la décision de fermeture, sans préavis, de cinq radios communautaires et confessionnelles émettant à Kambove, un territoire situé à 22 kms de Likasi, deuxième ville de la province du Katanga, au sud-est de la RDC.
Radio Télé Jedidja (RTJ), Radio Fondation Thérèse Lukenge Kapuibwe, Radio Communautaire de Kapolowe, Radio Rocher du Salut et Radio Plein Evangile ont été fermées, vendredi 18 novembre 2011, par Mme Brigitte Luta, administrateur du territoire chargé de la politique, sur ordre de M. Mulanya Ilunga, chef de division provincial en charge de la communication et des médias. Il est reproché à ces médias le non paiement de la somme de 15.000 dollars américains pour l’obtention de la déclaration préalable d’autorisation d’exploitation.
Selon les informations parvenues à JED, les responsables de ces cinq radios étaient convoqués, jeudi 17 novembre 2011, à assister à une réunion qu’a présidée Mme Luta assistée du responsable de l’Agence Nationale des Renseignements (ANR), de la police nationale congolaise et du chef de service de communication et médias de Likasi. Il a été demandé, séance tenante, à ces directeurs de régulariser, sans délai, leurs documents en payant la somme de 15.000 dollars américains.
Contacté par JED, Thierry Kalamba, directeur de RTJ, a déclaré que cette décision discriminatoire a été mise en exécution malgré leur demande de négocier un échéancier de payement. « L’administrateur du territoire nous a clairement signifié qu’elle allait analyser nos suggestions après les élections. Il n’y a pas que les radios communautaires et religieuses qui n’ont pas encore payé cette taxe que nous trouvons exorbitante. Nous sommes dans l’impossibilité de payer du coup cette somme par manque d’annonceurs. Nous avons demandé en vain à l’administrateur du territoire d’échelonner le paiement de cette taxe », a ajouté M. Kalamba.
Pour JED, cette mesure, qui intervient à une semaine des présidentielles où le président sortant affronte dix autres candidats de l’opposition, ne peut être que suspecte et traduit une volonté de réduire au silence des médias qu’on ne peut apprivoiser. Raison pour laquelle, JED demande aux autorités provinciales d’intervenir dans ce dossier pour accéder à la demande des promoteurs de ces radios de négocier un échéancier de paiement.