Farah Abadib Hildid et Houssein Robleh Dabar aurait été arrêtés dans le but de prévenir l'éventuelle publicité par leur radio d'un tract appelant à un rassemblement lors d'une journée intitulée "Journée de la colère".
(RSF/IFEX) – Le 24 novembre 2011 – Reporters sans frontières dénonce la nouvelle arrestation, le 21 novembre 2011, de Farah Abadib Hildid et d’Houssein Robleh Dabar, tous deux correspondants pour la radio d’opposition La Voix de Djibouti, et exprime sa profonde inquiétude sur le traitement qui leur sera réservé en détention.
« C’est la deuxième fois que ces deux collaborateurs de La Voix de Djibouti sont arrêtés par la gendarmerie. Tout porte à croire que les autorités ont voulu les empêcher de faire écho sur les ondes de la radio à un tract appelant à manifester », déclare Reporters sans frontières.
« Au vu des actes de torture endurés par l’un des journalistes lors de sa première arrestation, nous craignons qu’ils ne subissent à nouveau le même sort. Nous dénonçons vivement ce contrôle abusif de l’information par les autorités et demandons la libération sans délai de Farah Abadib Hildid et Houssein Robleh Dabar », a rajouté l’organisation.
Farah Abadib Hildid et Houssein Robleh Dabar ont été arrêtés le 21 novembre par la section de recherche et de documentation (SRD) de la gendarmerie dirigée, par le lieutenant Abdoulkarim Ibrahim Youssouf. Cette section, qui comprend en son sein l’adjudant Abdourahman Ali Ismaël, dit « Doudou », soupçonné d’avoir déjà torturé Farah Abadib Hildid lors de sa précédente garde à vue du 5 au 9 février dernier, aurait procédé à cette double arrestation dans le but de prévenir l’éventuelle publicité par La Voix de Djibouti d’un tract appelant à un rassemblement lors d’une journée intitulée « Journée de la colère ». Ce tract aurait été écrit par Mohamed Souleiman Cheik Moussa, magistrat arrêté le même jour que les journalistes.
Farah Abadib Hildid et Houssein Robleh Dabar avaient déjà été arrêtés le 5 février puis placés en détention pendant quatre mois dans la prison de Gabode pour « participation à un mouvement insurrectionnel ». Durant les cinq jours de garde-à-vue préalable à leur transfert en prison, Hildid avait été torturé par les gendarmes chargés de l’interroger. Cette violation grave des conventions de droits de l’homme auxquelles Djibouti est partie, pourrait amener ses auteurs devant la justice internationale.
Hildid et Dabar avaient été finalement libérés de manière provisoire et sous contrôle judiciaire, le 23 juin 2011, après maints recours devant la Cour d’appel et la Cour suprême djiboutienne. Hildid avait à nouveau fait l’objet d’une convocation, le 17 septembre 2011, devant le juge d’instruction du tribunal de première instance de Djibouti pour le même motif, avant de ressortir libre de l’entretien.