César Etou, Boga Sivori et Didier Dépry font face à des inculpations d'"incitation au vol, aux pillages et à la destruction des biens d'autrui par voie de presse", et risquent des peines de prison sévères.
(MFWA/IFEX) – Les autorités ivoiriennes ont laissé entendre leur intention de faire incarcérer trois membres du personnel de « Notre Voie », un journal proche de l’opposition, qui auraient injurié le président Alassane Ouattara dans des articles parus dans la livraison du journal du 21 novembre 2011.
La correspondante de la Fondation pour les Médias en Afrique de l’Ouest (MFWA) a rapporté que le 29 novembre, le Procureur de la République a porté de fausses inculpations contre César Etou, Boga Sivori et Didier Dépry, respectivement directeur de publication, chef du service politique et secrétaire de la rédaction. Les inculpations sont « incitation au vol, aux pillages et à la destruction des biens d’autrui par voie de presse ».
La correspondante a affirmé qu’il est probable que les trois journalistes soient reconnus coupables et condamnés à des peines de prison sévères.
Les inculpations portées contre César Etou et Boga Sivori émanent de l’accusation des articles du journal selon lesquelles le président Ouattara avait acheté des voitures Mercedes de luxe pour lui-même et ses ministres. Au cas de Didier Dépry, le secrétaire de la rédaction, il aurait remarqué dans la même livraison du journal que la monnaie du pays serait dévaluée, et ce en dépit des démentis des banques centrales de l’Afrique de l’Ouest et Centrale.
La correspondante a informé que les journalistes détenus ont entamé une grève de la faim le 28 novembre 2011 pour protester contre leur détention. Ils ont été détenus le 24 novembre et ont été déférés à la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan (MACA).
« La loi de 2004 portant régime juridique de la presse qui interdit la détention des journalistes pour des délits de presse n’a visiblement pas été prise en compte par le parquet d’Abidjan », a affirmé l’Union Nationale des Journalistes de la Côte d’Ivoire (UNJCI) qui a demandé leur libération immédiate dans un communiqué publié le 29 novembre.