Une mutinerie de membres des différentes forces de sécurité alliées à l’opposition a contraint Mohamed Nasheed à démissionner de sa fonction présidentielle. Le même jour, des membres de la police ont également investi les locaux de la télévision d’Etat pour en prendre le contrôle.
(RSF/IFEX) – Le 8 février 2012 – Reporters sans frontières appelle les forces de sécurité des Maldives à assurer la protection et les droits des médias de l’archipel. Le nouveau pouvoir politique est, quant à lui, censé garantir la liberté de la presse et d’information dans le pays. Le 7 février 2012, une mutinerie de membres des différentes forces de sécurité (police et armée), alliées à l’opposition, a contraint Mohamed Nasheed à démissionner de sa fonction présidentielle. Le même jour, des membres de la police ont également investi les locaux de la télévision d’Etat pour en prendre le contrôle.
“Nous appelons le nouveau président, Mohamed Waheed Hassan, à prendre des mesures immédiates afin d’assurer la protection et les droits de tous les professionnels des médias, notamment des journalistes de la télévision publique MNBC, expulsés de leurs bureaux par la police”, a déclaré Reporters sans frontières.
“Des engagements en faveur de la liberté de l’information doivent être pris sans délai, au risque de voir la condition des professionnels des médias revenir à celle précédant les premières élections démocratiques du pays, en 2008”, a ajouté l’organisation.
Le 7 février 2012, des officiers de police et des militaires se sont joints aux protestations de l’opposition. Ils ont pris le contrôle de la Maldivian National Broadcasting Commission (MNBC), depuis laquelle ils ont commencé à diffuser la chaîne VTV, proche de l’opposition. Ils l’ont ensuite renommé Television Maldives (TVM), nom de la chaîne sous le régime de l’ancien dictateur, Maumoon Abdul Gayoom.
Selon une source confidentielle contactée par Reporters sans frontières, au moins un journaliste a été victime de violences et un autre menacé de mort par des opposants à Mohamed Nasheed.
Depuis la fin de l’année 2011, Reporters sans frontières s’est inquiétée du climat d’insécurité croissante pour les médias maldiviens. Des manifestations continues ont lieu dans l’archipel depuis le 16 janvier 2012. Le 26 janvier 2012, les bureaux et le studio de la chaîne de télévision DhiTV avaient été attaqués à Malé, après la diffusion en direct des manifestations de l’opposition. Des hommes masqués avaient attaqué les locaux avec des briques, blessant Hussain Nishan, caméraman de la chaîne privée. La veille, un de ses journalistes, Mohammad Shiham, avait été blessé lors de la couverture de ces manifestations.
Les Maldives figurent au 73ème rang, sur 179 pays, dans le classement mondial de la liberté de la presse 2011-2012 établi par Reporters sans frontières.