Le corps de Sadim Khan Bhadrzai a été retrouvé dans la ville d'Urgun dans la province de Paktika le lendemain de son enlèvement.
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières a appris avec tristesse l’assassinat, le 22 février 2012, de Sadim Khan Bhadrzai, 25 ans, directeur de la radio locale Mehman-Melma (invité). Le journaliste a été décapité par des inconnus quelques heures après son enlèvement, dans la ville d’Urgun, dans la province de Paktika (est du pays).
« Nous présentons nos condoléances à la famille et aux proches de Sadim Khan Bhadrzai, également membre de l’Association des journalistes indépendants afghans. Nous réclamons la vérité sur les circonstances de cet assassinat. Les auteurs et commanditaires de ce crime abominable doivent être arrêtés et punis. »
Créée en 2011, la station est rapidement devenue l’un des médias les plus écoutés de la région. Selon Yaghob Manzor, le vice directeur de la radio, « vers huit heure du soir, Sadim Khan Bhadrzai a reçu un appel téléphonique et est sorti de chez lui. Son corps a été retrouvé le lendemain ». De son coté, la police a déclaré l’ouverture d’un enquête « pour identifier les auteurs de cette décapitation brutale ».
Zabihullah Mujahid, porte-parole des talibans, a démenti toute responsabilité des insurgés dans cet assassinat. Mais la décapitation est connue pour être un des modes d’action habituels des taliban. L’est et le sud de l’Afghanistan, où se trouvent les bastions des taliban, ennemis de la liberté de la presse, sont de véritables « trous noirs de l’information ». Les taliban sont les meurtriers d’un nombre toujours croissant de citoyens et de journalistes.
Par ailleurs, suite aux manifestations dans les plusieurs villes du pays contre « les insultes envers le Coran » par les soldats américains, plusieurs journalistes ont été blessés par des membres des forces de police ou des manifestants. Le 22 février, le photographe de l’Agence France Presse, a été blessé au cou par une balle en caoutchouc. Sa vie n’est pas en danger.
Il est est compréhensible que la priorité des forces de l’ordre, dans des événements aussi graves, soit la sécurité publique. Mais informer est un droit fondamental. Il doit être respecté. Les agressions physiques et les actes illégaux commis par les policiers à l’encontre des journalistes, toujours impunis, sont l’une des raisons de l’augmentation du climat d’insécurité pour les journalistes dans le pays.