Par cette décision qui n’a été accompagnée par aucun acte de regret, JED constate l’étendue du mépris du pouvoir en place à l’égard de la presse et des milliers de personnes qui ont été privées d’informations pendant de longs mois.
(JED/IFEX) – Kinshasa, le 1er mars 2012 – Journaliste en danger (JED) se refuse d’applaudir la décision annonçant la reprise des émissions de Radio Lisanga Télévision (RLTV), principale chaîne proche de l’opposition émettant à Kinshasa, capitale de la RDC, après trois mois de fermeture injustifiée. Par cette décision qui n’a été accompagnée par aucun acte de regret, JED constate l’étendue du mépris du pouvoir en place à l’égard de la presse et des milliers de personnes qui ont été privées d’informations pendant de longs mois.
Selon les informations parvenues à JED, RLTV a été autorisée à fonctionner, mercredi 29 février 2012, par M. Lambert Mende, ministre de la Communication et des Médias. Dans une correspondance signée par le ministre, il a été signifié au directeur de RLTV de reprendre les émissions au seul motif que le dossier de ce média a été classé sans suite par la justice congolaise.
Pour rappel, RLTV a vu son signal coupé, samedi 3 décembre 2011, par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC) pour une durée de sept jours.
Il a été reproché à ce média de publier les résultats du double scrutin, présidentiel et législatif, du 28 novembre dernier avant la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Mais à l’expiration de cette mesure, la RLTV a continué à être fermée sous prétexte d’une action en justice initiée par le gouvernement à travers le ministre de la Communication et des Médias. Pour JED, toutes ces manœuvres dilatoires n’avaient pour seul objectif que de faire taire un média d’opposition qui dérangeait.
JED rappelle également, qu’à ce jour, la station provinciale de la RLTV à Mbuji Mayi, chef-lieu de la province du Kasaï Oriental (Ouest de la RDC), est quadrillée par des éléments de la police nationale congolaise depuis lundi 5 décembre 2011, et exige la levée immédiate de ce blocus.