Cofondateur du Cercle des défenseurs des droits de l’homme, Abdolfattah Soltani avait été arrêté à son domicile, le 10 septembre 2011, lors d’une perquisition menée par des agents en civil du ministère des Renseignements.
(RSF/IFEX) – Le 6 mars 2012 – Reporters sans frontières condamne les graves violations que la République islamique d’Iran continuent de perpétrer contre les journalistes et défenseurs de la liberté d’informer en Iran. Des défenseurs des droits de l’homme ont été récemment condamnés à de lourdes condamnations. Des professionnels continuent d’être arrêtés et emprisonnés. L’organisation exprime également son inquiétude sur le sort de deux professionnels des médias qui se trouveraient dans un état de santé critique.
Abdolfattah Soltani, avocat et défenseur des droits de l’homme, a été informé, le 5 mars 2012, de sa condamnation à dix-huit ans de prison et vingt ans d’interdiction d’exercer son métier par la 26e chambre du tribunal de la révolution de Téhéran. Cofondateur du Cercle des défenseurs des droits de l’homme, présidé par la lauréate du prix Nobel de la paix, Shirin Ebadi, il avait été arrêté à son domicile, le 10 septembre 2011, lors d’une perquisition menée par des agents en civil du ministère des Renseignements.
Il avait déjà été arrêté le 16 juin 2009, puis libéré contre le versement d’une caution de 100 millions de tomans (90 000 euros), le 26 août 2009.
Le lendemain, la condamnation à six ans de prison ferme d’une autre collaboratrice de Shirin Ebadi, la journaliste Narges Mohammadi, porte-parole du Centre des défenseurs des droits de l’homme, a été confirmée par la 36e chambre du tribunal d’appel.
Actuellement, plusieurs avocats et défenseurs des droits de l’homme sont emprisonnés, tous condamnés pour « réunion et complot contre la République islamique », « publicité contre le régime » et « collaboration avec le Centre des défenseurs des droits de l’homme », notamment deux membres et fondateurs du Cercle des défenseurs des droits de l’homme, Mohammad Seifzadeh, condamné à neuf ans de prison et dix ans d’interdiction d’exercer pour avoir contribué à fonder l’organisation, et Nassrin Soutodeh, arrêtée le 5 septembre 2010 et condamnée à onze ans de prison.
Ali Mousavi Khalkhali, journaliste et collaborateur du site d’information Irdiplomacy, a été arrêté le 24 février 2012 à son domicile par des agents du ministère des Renseignements. Ce journaliste est le neveu d’Ayatollah Hakim, un haut dignitaire chiite irano- irakien. Khalkhali est actuellement emprisonné à la prison d’Evin.
Nazanin Khosravani, collaboratrice de plusieurs journaux réformateurs, notamment de Norooz et Sarmayeh, le 5 mars 2012, a été convoquée pour retourner en cellule à la prison d’Evin. Elle avait été condamnée, le 19 avril 2011, à six ans de prison ferme par la 28e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran, pour « propagande contre le régime » et « action contre la sécurité nationale ». La journaliste avait été arrêtée, le 2 novembre 2010, à son domicile par des agents du ministère des Renseignements. Elle avait été libérée, le 15 mars 2011, après 135 jours détention.
Reporters sans frontières s’inquiète du sort de deux journalistes et blogueurs. Issa Saharkhiz, directeur de plusieurs journaux indépendants, notamment du mensuel suspendu Aftab (Soleil), a été placé en réanimation à la section de soins intensifs de l’hôpital Shariati, suite à dispute avec son gardien. Le journaliste détenu à la prison de Rajishahar, a été hospitalisé pour la deuxième fois en moins de deux mois. Arrêté le 4 juillet 2009, il avait été condamné à trois ans de prison ferme pour « publicité contre le régime » par la 15e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran, et en août 2011 encore à deux ans pour ses activités journalistiques avant son arrestation. Le journaliste a été plusieurs fois victime des malaises en prison. Mehdi Khazali, animateur du blog Baran, a été arrêté le 9 janvier 2012 pour la troisième fois en moins de deux ans. Il avait entamé une grève de la faim pour protester contre son arrestation. Selon sa famille son état de santé s’est détérioré depuis. Le 5 février 2012, il a été condamné à quatre ans de prison ferme et dix ans d’exil dans la ville de Borazjan (Sud-est), pour « insulte envers des responsable du régime ».