(RSF/IFEX) – Dans deux lettres adressées respectivement au vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur espagnol, Mariano Rajoy Brey, et au conseiller de l’Intérieur du gouvernement basque, Xabier Balza, RSF s’est inquiétée de la reprise de la violence contre la presse, après l’attentat perpétré, le 28 août 2001, contre le domicile du dessinateur de presse du […]
(RSF/IFEX) – Dans deux lettres adressées respectivement au vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur espagnol, Mariano Rajoy Brey, et au conseiller de l’Intérieur du gouvernement basque, Xabier Balza, RSF s’est inquiétée de la reprise de la violence contre la presse, après l’attentat perpétré, le 28 août 2001, contre le domicile du dessinateur de presse du journal « El Diario Vasco » à Saint-Sebastien (Pays basque espagnol).
« Nous craignons que cet attentat n’inaugure une nouvelle phase d’attentats contre la presse, dont on sait qu’ils visent bel et bien à tuer », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF. « Nous vous demandons de tout mettre en oeuvre pour empêcher de nouveaux attentats », a ajouté Ménard.
Selon les informations recueillies par RSF, un engin incendiaire a partiellement explosé, le 28 août, devant le domicile du dessinateur de presse du journal « El Diario Vasco », José Maria Aleman Amudarian. Cet attentat, qui n’a pas fait de blessés, a été attribué par la police régionale basque à Kale borroka (lutte des rues), un groupe proche de l’organisation terroriste basque espagnole Euskadi ta Askatasuna (ETA). Le 26 août, une attaque au cocktail Molotov du siège de la radio nationale SER à Irun (Pays basque) avait également été attribuée à Kale borroka. Le journal « El Diario Vasco » a fait l’objet d’attentats à plusieurs reprises. Le 7 décembre 2000, une bombe composée de trois bouteilles de gaz avait été retrouvée devant la porte du siège du journal à Eibar (Pays basque). Le 13 mai 2000, une bouteille remplie de poudre avait explosé devant le siège du quotidien à Saint-Sébastien.
RSF rappelle que dans toute l’Espagne, et en particulier dans le Pays basque, les médias et les journalistes qui ne partagent pas l’idéologie nationaliste radicale de l’ETA sont menacés de mort. Le 24 mai 2001, Santiago Oleaga Elejabarrieta, directeur financier du quotidien « El Diario Vasco » au Pays basque, a été assassiné à bout portant à Saint-Sebastien, dans un attentat attribué à l’ETA (consulter les alertes de l’IFEX des 25 et 24 mai 2001). José Luis Lopez de Lacalle, journaliste au quotidien « El Mundo » au Pays basque, avait été assassiné au mois de mai 2000 dans un attentat revendiqué par l’ETA (consulter les alertes de l’IFEX des 8 et 10 mai 2000). Dans les mois qui ont suivi cet assassinat, les menaces et les attentats à l’explosif contre les journalistes et les rédactions se sont multipliés. Le 15 mai 2001, le journaliste basque, Gorka Landaburu, correspondant du magazine madrilène « Cambio 16 » et de Radio France, a été blessé aux mains et au visage par l’explosion d’un paquet piégé à son domicile (consulter les alertes de l’IFEX des 17 et 16 mai 2001). Au total, près d’une centaine de journalistes bénéficient actuellement d’une protection officielle ou privée.
RSF a lancé une chaîne de solidarité avec les journalistes du Pays basque espagnol, menacés par l’ETA dans l’exercice de leur profession. Les médias européens sont invités à envoyer l’un de leurs journalistes sur place (Saint-Sebastien, Bilbao) pendant quelques jours pour rendre visite aux rédactions et témoigner ensuite des conditions de travail des professionnels de la presse dans cette région. Les premiers médias participant à cette « chaîne de solidarité » sont le quotidien belge « Le Soir », le quotidien irlandais « Irish Times », le quotidien français « Le Monde », la télévision autrichienne ORF, le quotidien autrichien « Kurier », le quotidien italien « Corriere della Sera », et Radio France. La section espagnole de RSF relaie cette opération en facilitant les prises de contact entre journalistes européens, leurs confrères basques et les acteurs de la vie locale.