(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre chinois des Affaires étrangères, Tang Jiaxuan, RSF a protesté contre l’interpellation et l’expulsion de Jean Marie Jolidon, photographe et reporter suisse, alors qu’il se trouvait dans la zone de transit international de l’aéroport de Pékin. « Quatre jours avant la décision de Moscou pour l’attribution des Jeux olympiques […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre chinois des Affaires étrangères, Tang Jiaxuan, RSF a protesté contre l’interpellation et l’expulsion de Jean Marie Jolidon, photographe et reporter suisse, alors qu’il se trouvait dans la zone de transit international de l’aéroport de Pékin. « Quatre jours avant la décision de Moscou pour l’attribution des Jeux olympiques de 2008, le gouvernement chinois montre, une nouvelle fois, qu’il n’est pas prêt à respecter le droit des journalistes étrangers à travailler librement », a estimé Robert Ménard, le secrétaire général de RSF. L’organisation a demandé au ministre de lever les restrictions qui touchent plusieurs journalistes étrangers pour travailler en Chine et au Tibet.
Selon les informations recueillies par RSF, Jolidon, photographe et reporter travaillant pour l’agence photographique et audiovisuelle suisse Terra Productions, sa compagne et son enfant de dix ans, ont été interpellés, le 3 juillet 2001, par la police chinoise dans la zone de transit international de l’aéroport de Pékin. Le reporter et sa famille, en provenance de Suisse, devaient embarquer, dix minutes plus tard, dans un avion à destination de Oulan Bator, capitale de la Mongolie. Huit policiers l’ont conduit au centre de détention de l’aéroport où il a été interrogé, ainsi que sa famille, pendant huit heures. Ils ont été expulsés, le jour même, vers la Suisse. Les autorités ont affirmé qu’ils ne disposaient pas de visa pour la Chine et n’étaient pas autorisés à se trouver en zone de transit. Pourtant, plusieurs autres passagers, dans la même situation, ont pu se rendre en Mongolie.
Le consulat de Chine en Suisse avait refusé un visa au journaliste et à sa famille. En effet, Jolidon a réalisé de nombreux reportages photographiques sur le Tibet et le dalai lama. Il est également l’un des auteurs du spectacle intitulé « Tibet sur les traces de Milarépa ». Le reporter se rendait en Mongolie pour réaliser un reportage pour une revue suisse d’aventure.
Les autorités chinoises n’accordent qu’à de très rares occasions des visas de presse aux reporters étrangers qui souhaitent travailler au Tibet et au Xinjiang. Ces derniers sont contraints de s’y rendre avec des visas de tourisme. Récemment, un correspondant de la presse étrangère basé à Pékin affirmait qu’il « est impossible pour les journalistes étrangers de travailler librement en Chine. » Dans son rapport, daté de mai 2001, la Commission d’évaluation du CIO affirme que « les reportages médiatiques et les déplacements des journalistes au cours de la période précédant les Jeux Olympiques et durant les Jeux ne seraient soumis à aucune restriction. » Selon un journaliste en poste à Pékin, c’est une promesse que le gouvernement chinois « aura bien du mal à tenir ».