(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre sri lankais des Médias, Anura Priyadharshana Yapa, RSF a protesté contre les accusations d’espionnage publiées dans trois journaux gouvernementaux contre T. Sivaram, rédacteur du journal en ligne « Tamilnet », et Vasantharaja, journaliste de l’hebdomadaire privé « Ravaya ». RSF a demandé au ministre de tout mettre en oeuvre afin que […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre sri lankais des Médias, Anura Priyadharshana Yapa, RSF a protesté contre les accusations d’espionnage publiées dans trois journaux gouvernementaux contre T. Sivaram, rédacteur du journal en ligne « Tamilnet », et Vasantharaja, journaliste de l’hebdomadaire privé « Ravaya ». RSF a demandé au ministre de tout mettre en oeuvre afin que cette « politique d’intimidation à l’encontre des journalistes indépendants cesse » et que « des sanctions soient prises à l’encontre des auteurs de ces propos ». « RSF est d’autant plus inquiète que l’expérience a montré que porter des accusations d’espionnage contre des journalistes tamouls met leur vie gravement en danger », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’association.
Selon les informations recueillies par RSF, Sivaram et Vasantharaja sont victimes d’une campagne de calomnie. En effet, le 17 juin 2001, le quotidien en tamoul « Thinakaran », le quotidien en cingalais « Divaina » et le quotidien en anglais « Daily News » (édité par le groupe de presse gouvernemental Lake House), ont publié un article affirmant que Sivaram et Vasantharaja auraient été cités dans un magazine en ligne, « The Global Spy Magazine », comme des espions ou des sympathisants des Tigres tamouls (organisation interdite). En Une du « Thinakaran », on trouvait une photographie de Sivaram et un article qui le rendait responsable du meurtre de deux hommes accusés de trahison par les Tigres tamouls.
Le lendemain, deux inconnus vraisemblablement armés auraient tenté de s’introduire au domicile de Sivaram, où celui-ci ne réside que très épisodiquement de peur de représailles. Ce dernier avait déjà été victime d’une campagne de discrédit en juillet 2000. Il avait été accusé, avec d’autres journalistes, « d’être un espion basé à Colombo » et de « trahir le pays au profit du mouvement des Tigres tamouls » (consulter l’alerte de l’IFEX du 27 juillet 2000).
En octobre, Nimalarajan, journaliste tamoul et collaborateur de la BBC basé à Jaffna (nord du pays), avait été assassiné. Un mois plus tard, un ministre du gouvernement et président d’un parti tamoul avait justifié le meurtre en expliquant que le journaliste entretenait des relations avec les Tigres tamouls. Huit mois après l’assassinat, les auteurs n’ont toujours pas été arrêtés (consulter des alertes de l’IFEX des 19 et 6 avril 2001, 10 novembre et 20 octobre 2000).