(JED/IFEX) – Dans un communiqué de presse rendu public, le dimanche 10 juin 2001 à Kinshasa, JED s’insurge contre des manoeuvres, par médias interposés, de l’ancien ministre de la communication Dominique Sakombi Inongo tendant à obstruer les travaux de la commission d’enquête sur la légalité ou l’illégalité de la décision de confiscation de deux chaînes […]
(JED/IFEX) – Dans un communiqué de presse rendu public, le dimanche 10 juin 2001 à Kinshasa, JED s’insurge contre des manoeuvres, par médias interposés, de l’ancien ministre de la communication Dominique Sakombi Inongo tendant à obstruer les travaux de la commission d’enquête sur la légalité ou l’illégalité de la décision de confiscation de deux chaînes privées de radio et de télévision prise, par le cabinet Sakombi, le 22 septembre 2000.
JED se dit scandalisée de constater qu’au moment où « la commission Kikaya » arrive à la fin de ses investigations, « l’auteur principal de la mesure illégale de confiscation des chaînes privées s’agite (…) en rendant public des « preuves inattaquables » tirées des archives du journal « Le SOFT » faisant état des détournements qu’aurait effectués, en 1993, le promoteur de RTKM (Radiotélévision Kin Malebo), l’ancien ministre de l’information de Mobutu, Ngongo Luwowo ». Sakombi va jusqu’à demander au procureur général de la République de se saisir du dossier. Pourtant, dit le communiqué, les prétendus détournement révélés par « Le SOFT » avaient déjà fait l’objet d’un procès en bonne et due forme qui a abouti, le 14 juillet 1994, à une condamnation, par le tribunal de Grande instance de Kinshasa/Gombe, du journal et de son directeur, Kin-Kiey Mulumba, à des dommages-intérêts de 500 000 $US pour diffamation. La Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe avait confirmé ladite condamnation dans son arrêt RCA 17215 du 23 mars 1995.
JED recommande à la Commission Kikaya de poursuivre ses investigations et au gouvernement d’aller jusqu’au bout de sa logique en reconnaissant la grave atteinte à la liberté de la presse, à la propriété privée et l’abus de pouvoir dont s’était rendu coupable un ancien ministre.
À titre de rappel, dans son message du 3 mai, à l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, le ministre de la communication, Kikaya bin Karubi – qui venait fraîchement de prendre ses fonctions – avait annoncé, parlant de la controverse autour de la mesure de confiscation des chaînes privées RTKM et Canal Kin (propriété du chef rebelle Jean-Pierre Bemba) prise par son prédecesseur, la mise sur pieds d’une commission chargée d’étudier la légalité de la mesure de mise sous tutelle des chaînes précitées. Cette commission est constitué des experts de la Présidence de la République, des ministères de la Justice, des Droits humains et des Finances ainsi que de la Banque Centrale du Congo.