(JED/IFEX) – Dans une lettre adressée le 1er juin 2001 à M. Leyka Moussa Nyembo, Directeur général de la Direction générale des migrations (DGM), avec copies aux ministres de la communication et presse et de l’Intérieur, au responsable de l’ANR (Agence nationale des renseignements) et au Conseiller spécial du chef de l’État en matière de […]
(JED/IFEX) – Dans une lettre adressée le 1er juin 2001 à M. Leyka Moussa Nyembo, Directeur général de la Direction générale des migrations (DGM), avec copies aux ministres de la communication et presse et de l’Intérieur, au responsable de l’ANR (Agence nationale des renseignements) et au Conseiller spécial du chef de l’État en matière de sécurité, JED a protesté contre la tentative des agents de la DGM, en poste à l’aéroport international de Kinshasa/N’Djili, d’empêcher, mercredi 30 mai à 20 H00 (heure locale), à M. Mwamba wa ba Mulamba, Secrétaire général de JED de prendre son vol Sabena à destination de Bangkok via Bruxelles et Zurich. Ses documents de voyage au grand complet lui ont été rendus à 5 minutes du décollage de l’avion après que Mwamba a appelé au téléphone des collaborateurs du ministre de la communication et de la presse.
Le secrétaire général de JED se rendait en Thailande pour prendre part à l’Assemblée annuelle de IFEX. À Bruxelles, M. Mwamba doit prendre la parole à la journée sur les médias en RDC organisée, le 14 juin, par le programme Médias Résistance de COTA (Collectif d’échanges pour la technologie appropriée).
Les agents de la DGM auxquels se sont joints des agents des innombrables services de sécurité de l’aéroport ont exigé à Mwamba un ordre de mission officiel signé par le ministre de la communication et de la presse, M. Kikaya bin Karubi. Dans sa lettre de protestation, JED dit que le motif invoqué par les agents des services de sécurité est dénoué de tout fondement dans la mesure où « M. Mwamba, qui n’est ni fonctionnaire de l’État, ni journaliste dans un média public, était porteur d’un ordre de mission de JED qui spécifait clairement » le but de la mission. JED a ajouté que « les préposés de la DGM à l’aéroport de N’Djili ont estimé que seul le ministre de la communication pouvait autoriser une telle mission reniant ipso facto les droits d’association, de réunion, d’expression et d’entrée et de sortie du pays reconnus à chaque citoyen congolais (…) ».
JED a profité de cet incident pour dénoncer toutes les tracasseries dont sont victimes, à l’aéroport international de N’Djili et au Beach Ngobila, des journalistes – congolais et étrangers – et des médias. « Comment peut-on exiger un ordre de mission à un journaliste qui part en vacances (…) Vos agents arrachent systématiquement tout exemplaire d’un journal local que détiendrait tout passager en partance pour l’étranger (…) Avant chaque atterrissage de l’avion Sabena en provenance de Bruxelles, un communiqué est lu à l’intention des passagers leur indiquant que selon les instructions des autorités de la RDC, il est interdit de filmer et de prendre des photos à l’aéroport et même en ville », a encore dit JED avant de conclure que « des tels agissements accréditent la thèse de ceux qui pensent que la RDC est devenue, depuis quelques années, une grosse prison ».