(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au chef de la magistrature, l’ayatollah Shahroudi, RSF a protesté contre la fermeture de quatre cents cybercafés à Téhéran. Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a demandé à Shahroudi « de revenir sur cette décision ». « Les cybercafés, étaient un moyen privilégié de communiquer avec l’extérieur et de s’informer en surfant […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au chef de la magistrature, l’ayatollah Shahroudi, RSF a protesté contre la fermeture de quatre cents cybercafés à Téhéran. Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a demandé à Shahroudi « de revenir sur cette décision ». « Les cybercafés, étaient un moyen privilégié de communiquer avec l’extérieur et de s’informer en surfant sur des sites étrangers. En les fermant, les conservateurs démontrent une nouvelle fois qu’ils souhaitent empêcher les citoyens iraniens, et en particulier les jeunes, de s’informer librement », a-t-il ajouté. L’organisation a rappelé que le 9 mai 2001, deux étudiants collaborant au magazine estudiantin « Kavir » ont été écroués (consulter l’alerte de l’IFEX du 14 mai 2001). Pour RSF, l’ayatollah Ali Khamenei est l’un des trente prédateurs de la liberté de la presse dans le monde. L’Iran est, aujourd’hui, la plus grande prison du monde pour journalistes avec vingt-trois professionnels des médias derrière les barreaux.
Selon les informations recueillies par RSF, environ quatre cents cybercafés ont été fermés du 8 au 13 mai à Téhéran. Les autorités iraniennes ont fixé un ultimatum aux cybercafés pour qu’ils obtiennent au plus tôt un « permis de travail et une licence d’exploitation d’Internet ». En cas de non homologation par l’Union des utilisateurs de machines administratives et d’ordinateurs (organisme dirigé par les conservateurs), la police peut intervenir pour fermer l’établissement. Depuis l’élection de Mohammed Khatami à la présidence de la République islamique en 1997, des centaines de cybercafés avaient vu le jour à Téhéran.
Le contrôle sur Internet s’effectue à plusieurs niveaux en Iran. Tout d’abord, le ministère des Renseignements gère le fournisseur d’accès d’État, Data Communication Company of Iran (DCI). Ensuite, la DCI filtre (ou tente de filtrer) les sites pornographiques et les sites d’opposition basés dans le pays ou à l’étranger. Enfin, les fournisseurs d’accès privés, qui doivent être agréés par les ministères des Renseignements et de l’Orientation islamique, disposent également d’un système de filtre sur les sites et les courriers électroniques.
Par ailleurs, chaque internaute iranien est censé signer un document écrit lorsqu’il ouvre une connexion, dans lequel il s’engage à ne pas consulter des sites « non islamiques ».
Le 28 février, RSF, en collaboration avec le magazine « Transfert », a publié un rapport intitulé « Les Ennemis d’Internet – Les entraves à la circulation de l’information sur Internet », dont un chapitre est consacré à l’Iran (consultable sur le site de RSF : www.rsf.fr).