(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au chef de la magistrature, l’ayatollah Shahroudi, RSF a protesté contre la suspension du quotidien réformateur « Nosazi ». Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a demandé à Shahroudi « d’annuler cette décision ». L’organisation a rappelé que depuis le 1er janvier 2000, la justice, dominée par les conservateurs, a ordonné la suspension […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au chef de la magistrature, l’ayatollah Shahroudi, RSF a protesté contre la suspension du quotidien réformateur « Nosazi ». Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a demandé à Shahroudi « d’annuler cette décision ». L’organisation a rappelé que depuis le 1er janvier 2000, la justice, dominée par les conservateurs, a ordonné la suspension de trente-neuf journaux, dont trente-sept de tendance réformatrice. Par ailleurs, vingt et un journalistes sont aujourd’hui détenus dans ce pays, faisant de l’Iran la plus grande prison du monde pour les journalistes. RSF est aujourd’hui particulièrement inquiet du sort de Hassan Youssefi Echkevari, incarcéré depuis le 5 août (consulter les alertes de l’IFEX des 26, 19 et 12 avril, 19 mars, 24, 16, 15 janvier 2001, 14 novembre, 17 et 11 octobre, 7 et 1er septembre et 8 août 2000).
Le 9 mai 2001, selon les informations recueillies par RSF, la justice iranienne a ordonné la suspension du quotidien réformateur « Nosazi », dont le premier numéro était sorti quatre jours auparavant. Le tribunal de Téhéran a expliqué que le directeur de la publication, Hamid-Reza Jalaï-Pour, n’était pas « compétent » pour publier le journal. Par ailleurs, on lui a reproché, en tant que gérant de la société éditrice Jameh-é-Rouz – qui distribuait des journaux réformateurs aujourd’hui interdits : « Neshat », « Asr-é-Azadegan » et « Akhbar el Eghtessad » -, d’avoir publié des articles « criminels ».
Echkevari, theéologien et collaborateur de journaux aujourd’hui suspendus comme « Adineh », « Neshat » ou « Iran-é-farda », est emprisonné depuis le 5 août. Il est poursuivi, comme de nombreux autres journalistes et intellectuels, pour avoir participé à une conférence organisée à Berlin, en avril 2000, sur le thème « L’Iran après les élections ». Dans ce cadre, il est accusé de « menaces contre la sécurité nationale ». Le verdict de son procès, tenu à huis clos du 7 au 15 octobre, n’a toujours pas été rendu public. Egalement accusé d’être un « Mohareb » (combattant contre Dieu), Echkevari est passible de la peine de mort.