(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de RSF : Nizar Nayyouf libéré mais placé en résidence surveillée Le journaliste poursuit sa grève de la faim Le journaliste Nizar Nayyouf a été libéré, le dimanche 6 mai 2001 au soir, a annoncé sa famille à Reporters sans frontières (RSF). Cette libération est intervenue après neuf […]
(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de RSF :
Nizar Nayyouf libéré mais placé en résidence surveillée
Le journaliste poursuit sa grève de la faim
Le journaliste Nizar Nayyouf a été libéré, le dimanche 6 mai 2001 au soir, a annoncé sa famille à Reporters sans frontières (RSF). Cette libération est intervenue après neuf ans de détention et un an avant l’expiration de sa peine. Accompagné par des policiers, le journaliste a été conduit à son domicile, dans la ville côtière de Lattaquié, où il a été placé en résidence surveillée.
Reporters sans frontières (RSF) se félicite de la libération de Nizar Nayyouf mais regrette, d’une part, qu’elle ne soit pas intervenue plus tôt et, d’autre part, qu’elle soit accompagnée de restrictions qui limitent la liberté du journaliste. Selon sa famille, les autorités syriennes ont, en effet, précisé à Nizar Nayyouf qu’il ne serait pas autorisé à quitter le territoire et que ses déplacements seraient contrôlés. Aucun document officiel concernant sa libération ne lui a été délivré à ce jour. Pour protester contre ces mesures, le journaliste a décidé de poursuivre sa grève de la faim, entamée, le 24 avril 2001, en prison. Il se trouve aujourd’hui dans un état d’extrême faiblesse.
RSF demande aux autorités syriennes de lever toutes ces restrictions afin que le journaliste puisse jouir d’une liberté totale. Joint au téléphone par RSF, Nizar Nayyouf a notamment exprimé le souhait de quitter son pays afin de se faire soigner à l’étranger. « J’aimerais être hospitalisé en France ou en Allemagne », a-t-il déclaré. Enfin, l’organisation demande la libération du dernier journaliste incarcéré en Syrie, ‘Adel Isma’il.
Durant neuf ans, Nizar Nayyouf n’a jamais pu bénéficier de traitements médicaux adéquats pour se soigner. Selon ses proches, il souffrirait d’un lymphome (tumeur cancéreuse des glandes) et des nombreuses séquelles des tortures qu’il a subies pendant sa détention. Très handicapé des membres inférieurs à cause de fractures des vertèbres provoquées par la torture dite de la « chaise allemande », il est aujourd’hui contraint de se déplacer à l’aide de béquilles.
Journaliste du mensuel Sawt el Demokratia, collaborateur des magazines Al-Huriyya et Al-Ma’arifa, et membre des CDF (organisation interdite par le régime), il a été arrêté en 1992. Il a été condamné à dix ans de prison et une privation de ses droits civiques pour avoir rédigé un tract des CDF dénonçant les atteintes aux droits de l’homme durant les élections de 1991. Lauréat 1998 du prix « Reporters sans frontières – Fondation de France », le journaliste a été privé de visites de décembre 2000 à février 2001.
‘Adel Isma’il, collaborateur du quotidien libanais Al Raïa, a été arrêté en 1996. Accusé d’être un militant du Parti Baas démocratique (interdit par le régime) il a été condamné à dix ans de prison et incarcéré à Seydnaya.
A l’initiative de Reporters sans frontières, une grande campagne européenne pour la libération de Nizar Nayyouf, avait été mise en place en février 2001. De nombreuses rédactions de journaux européens avaient envoyé une lettre à l’ambassade syrienne de leur pays pour demander la libération de Nizar Nayyouf.