Jean Moleki a été arrêté et auditionné autour d’un article dénonçant le détournement des deniers publics au ministère de la Jeunesse, Sports et Loisirs, Culture et Arts.
(JED/IFEX) Kinshasa, le 20 novembre 2012 – Journaliste en danger (JED) prend acte de la libération de Jean Moleki, éditeur du Fax, un journal privé paraissant à Kinshasa, capitale de la RDC. Détenu pendant trois jours au cachot du Tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe, le journaliste a recouvré sa liberté, lundi 19 novembre 2012 vers 18 heures locales, après paiement d’une « caution » de 500 dollars américains.
Selon les informations recueillies par JED, Jean Moleki avait été arrêté en pleine rue à quelques mètres de son domicile, vendredi 16 novembre 2012 vers 8 heures locales, par quatre hommes en tenue civile qui roulaient avec des motos. Le journaliste a alors été embarqué dans leur jeep garée un peu plus loin et conduit de force au Tribunal de Grande instance de Kinshasa/Gombe où il a été auditionné autour d’un article dénonçant le détournement des deniers publics au ministère de la Jeunesse, Sports et Loisirs, Culture et Arts. Aussitôt après cet interrogatoire, le journaliste a été jeté au cachot.
Dans l’édition du mardi 13 novembre 2012, Le Fax a publié un article intitulé« Sports/Affaire match retour RDC-Guinée Equatoriale : 780.000 $ US volatilisés dans les poches du Ministre Banza Mukalay ». Dans cet article, le journaliste a affirmé que le gouvernement de la RDC a mis à la disposition du ministre Baudouin Banza Mukalay Sungu cette somme d’argent qui devait servir au paiement de primes aux joueurs de l’équipe nationale et au déplacement de l’équipe et de quelques supporters. « Hormis la prime des joueurs, le ministre de la Jeunesse, des Sports, Culture et Arts a gardé par devers lui presque l’entièreté de cette enveloppe (…) », peut-on lire dans cet article signé Le Fax.
Interrogé par JED, lundi 19 novembre 2012 dans sa cellule, Jean Moleki a déclaré qu’il n’avait jamais été convoqué, avant son arrestation, par la justice congolaise pour présenter ses moyens de défense. « Il s’agit d’un enlèvement puisque c’est dans la jeep qu’un agent du tribunal m’a remis un mandat d’arrêt. », a-t-il ajouté.
JED a vigoureusement dénoncé la séquestration du journaliste et qualifié d’illégale sa détention alors que sa culpabilité n’avait pas encore été établie.
Selon les informations parvenues à JED, le plaignant aurait retiré sa plainte.