Mohamed Ibrahim Waiss a été arreté alors qu'il couvrait une manifestation organisé par Les mères de familles de Buldhuqo. Les femmes manifestaient pour demander au gouvernement de tenir ses promesses et de leur attribuer des parcelles de terrain à bâtir dans un autre quartier.
Reporters sans frontières a appris l’arrestation le 12 décembre 2013 au matin, de Mohamed Ibrahim Waiss, reporter du journal et site d’information La Voix de Djibouti, arrêté par la police alors qu’il couvrait une manifestation de femmes du quartier de Buldhuqo dans la banlieue populaire Balbala de Djibouti.
« Nous demandons la libération immédiate de Mohamed Ibrahim Waiss, arrêté dans l’exercice de son métier et qui n’a rien à faire en prison », a déclaré Reporters sans frontières.
« Cette arrestation arbitraire s’ajoute à une liste déjà longue d’intimidations au cours des dernières semaines. Elle participe d’une claire tentative de museler toute voix pouvant relayer une information défavorable au régime du président Ismael Omar Guelleh, qui n’a de cesse de censurer les médias indépendants, au mépris des lois nationales et des engagements internationaux pris par Djibouti », a ajouté l’organisation.
Selon les informations recueillies par Reporters sans frontières, le journaliste est actuellement détenu au Commissariat de police du 4ème arrondissement de Balbala dans de très mauvaises conditions. Son matériel de reportage et son téléphone portable ont été confisqués.
Les mères de familles de Buldhuqo, un quartier récemment démantelé par le régime, manifestaient pour demander au gouvernement de tenir ses promesses et de leur attribuer des parcelles de terrain à bâtir dans un autre quartier.
Cette arrestation est la dernière en date d’une vague qui a visé plusieurs journalistes indépendants ainsi que militants de l’opposition.
Le 7 décembre 2013, le journaliste Farah Abadid Hildid de la Voix de Djibouti, également vice-président de la Ligue djiboutienne des droits de l’Homme (LDDH) et membre du parti d’opposition MRD avait été arrêté par la police, sans raison apparente. Les journalistes du même média, Moustapha Abdourahman Houssein et Sadam Ainan Darar, avaient été interpellés et brutalisés par la police le 4 décembre 2013, alors qu’ils couvraient une descente policière contre de petits marchands du marché Maka Moukarama, exploité par un proche du couple présidentiel.
Avec cinq autres collaborateurs de La Voix de Djibouti, dont Moustapha Abdourahman Houssein et Farah Abadid Hildid, le journaliste Mohamed Ibrahim Waiss avait déjà été incarcéré plus de quatre mois en 2011, à la prison centrale de Gabode à Djibouti.
Djibouti occupe la 167e place sur 179 pays selon le classement établi par Reporters sans frontières.