(JED/IFEX) – Le tribunal de paix de Kinshasa/Gombe a ouvert, vendredi 20 avril 2001 à Kinshasa, le procès qui oppose l’ancien ministre d’État chargé des Affaires Intérieures, Gaëtan Kakudji, à l’éditeur du bihebdomadaire « Vision », Jean-Luc Kinyongo Saleh. Kakudji et Kinyongo Saleh étaient représentés devant le tribunal par leurs avocats respectifs (trois pour l’ancien ministre d’État […]
(JED/IFEX) – Le tribunal de paix de Kinshasa/Gombe a ouvert, vendredi 20 avril 2001 à Kinshasa, le procès qui oppose l’ancien ministre d’État chargé des Affaires Intérieures, Gaëtan Kakudji, à l’éditeur du bihebdomadaire « Vision », Jean-Luc Kinyongo Saleh.
Kakudji et Kinyongo Saleh étaient représentés devant le tribunal par leurs avocats respectifs (trois pour l’ancien ministre d’État dont son directeur de cabinet, Kabula wa Ngoy, et un, Jean Kabongo Kalunda, pour le journaliste).
Les avocats de Kakudji ont, d’entrée de jeu, exigé et obtenu que le journaliste se présente physiquement à l’audience prochaine fixée au 4 mai. La défense du journaliste estime que cette exigence du tribunal n’est pas légale. En effet, selon Kabongo, « l’article 71 du Code de procédure pénal autorise tout prévenu à se faire représenter par son avocat porteur d’une procuration spéciale lorsque le taux de la peine encourrue n’est pas supérieure à deux ans ».
Pour rappel, l’éditeur de « Vision » avait été condamné, le 16 mars, par défaut, à 4 mois de prison ferme avec paiement des dommages et intérêts de l’équivalent de 2 500 $US pour « diffamation » à l’endroit de Kakudji, à l’époque Ministre d’État chargé des Affaires Intérieures. « Vision » avait publié, sous la signature de Berlin Atu-Atu, un article dans lequel il était dit que l’ancien ministre d’État « était l’un de ceux qui ont le plus tiré profit de l’économie de guerre qui lui a permis de s’embourgeoiser scandaleusement en un clin d’oeil ». Le journaliste ayant été contraint à la clandestinité bien avant le procès, son avocat avait formé, le 21 mars, opposition contre la décision du tribunal de paix de Kinshasa/Gombe invoquant des vices de procédure.
JED note que ce procès s’ouvre au moment où Kakudji vient d’être démissionné du gouvernement, que son nom est cité dans le récent rapport d’experts des Nations Unies sur les pillages des richesses naturelles de la République démocratique du Congo et au lendemain de la publication, en fac-similé, par un journal de Kinshasa, d’une décharge non démentie, signée de la main de l’ancien ministre d’État, pour 2 500 000 $US touchés cash le 14 juillet 1999 à la caisse de la Société de diamant MIBA (Minière de Bakwanga).