(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Boris Gryzlov, RSF s’est déclarée vivement indignée de la prise de contrôle par la force de NTV, seule chaîne indépendante de couverture nationale en Russie. « Notre organisation s’indigne de l’intervention des forces spéciales de votre ministère (OMON) contre le service de sécurité de la chaîne […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Boris Gryzlov, RSF s’est déclarée vivement indignée de la prise de contrôle par la force de NTV, seule chaîne indépendante de couverture nationale en Russie. « Notre organisation s’indigne de l’intervention des forces spéciales de votre ministère (OMON) contre le service de sécurité de la chaîne et vous demande des explications sur cette affaire », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. « Il est inadmissible que les agents de l’Etat interviennent pour changer de force la direction d’un média et en expulser les journalistes récalcitrants », a souligné Ménard, en rappelant que RSF tient les autorités russes pour « entièrement responsables des mesures de rétorsion contre NTV qui durent depuis plus d’un an ».
Dans la nuit du 13 au 14 avril 2001, la nouvelle direction de NTV a investi de force les locaux de la chaîne avec l’aide des troupes spéciales du ministère de l’Intérieur (OMON) qui sont intervenues contre le service de sécurité du bâtiment de la télévision. Les journalistes opposés à la nomination de la nouvelle direction ont été empêchés de pénétrer dans les locaux de la chaîne avant de se voir signifier leur licenciement. La veille, la nouvelle direction, nommée par l’entreprise Gazprom, dont l’actionnaire majoritaire est l’Etat russe, a revendiqué le contrôle éditorial et financier de la chaîne.
L’entreprise Gazprom, que est le principal créancier du groupe Media Most auquel appartient NTV, a également menacé de représailles les autres médias du groupe, tels le quotidien « Segodnia », l’hebdomadaire « Itogui » ou la maison d’édition Sem Dnei, s’ils ne changeaient pas de ligne éditoriale.